J'interviewe des patrons de PME. Je découvre un monde mystérieux.
Le dirigeant de PME gagne à être connu. On ne s'imagine pas à quel point sa vie est agitée. Il fait face à des aléas dont on n'a pas idée. Crises mondiales, marché balayé par la concurrence des pays à bas coûts ou par une innovation qui, du jour au lendemain, rend son savoir-faire inutile !, clients et fournisseurs multinationaux, qui sont des bureaucraties kafkaïennes (et délocalisées !) qui ne jurent que par le coup bas, marché national qui, quasiment seul au monde, n'achète pas français, administration d'extra terrestres qui multiplie les directives incompréhensibles et les contraintes... Et pourtant, il a une étonnante "résilience", il répond à l'imprévu par l'innovation. Et il le fait seul, sans aide. Au fond, il a une grande confiance en soi. Le petit n'a pas peur du gros, ou des Chinois, ou des juristes anglo-saxons. Confiance qui s'accompagne, d'une étonnante humilité. Il ne fait pas d'exploits, il fait son métier.
Mais il a un talon d'Achille. Il est très seul. S'il ne voit pas arriver assez tôt une menace. Il peut être pris par surprise. Il entre alors dans un type de problèmes qu'il ne sait pas gérer et qui peut lui être fatal.