Conte Jouin n° 7
N'étant pas un conquérant-né, un séducteur patenté, rien de mieux que je jeter sur le papier une vie rêvée de Casanova. Avec, je l'avoue, une certaine prétention ! On ne va pas se gêner...
Les glandes découvertes
Oui je suis le Christophe Colomb de l’amour
Je suis rev’nu au temps des grandes découvertes
Quand j’embrasse une fille en lui faisant la cour
C’est un nouveau voyage, c’est une porte ouverte
Un nouveau continent qui s’offre à mes regards
Une terre promise qu’il me faut conquérir
En efforts, croyez-moi, je ne suis pas avare
Quand je dois récolter les épices du plaisir
Découvrir l’Amérique de même qu’une fille
Est affaire de compas, de boussole et de chance
Si vous perdez le nord, vous trouvez les Antilles
Vous prenez une gifle, c’est là la différence
Mais si vous parvenez au pays recherché
La récompense est grande et vous pouvez alors
Sans perdre un seul instant vous mettre à défricher
Le vierge continent aux merveilleux trésors
Il n’est rien de plus beau qu’être le premier homme
A déposer le pied ou un quelconque membre
Sur un sol virginal que n’aborda personne
Aussi blond que de l’or, aussi chaud que de l’ambre
Et chaque corps nouveau révélé à nos yeux
Est nouvelle contrée chaque fois surprenante
Hardi navigateur, conquistador heureux
Vogue ta caravelle sur des mers enivrantes
Et quand vous n’avez plus rien du tout à apprendre
Que le corps est conquis, soumis, colonisé
Il restera toujours des choses à entreprendre
Mêm’ s’il faut dix échecs pour un ou deux succès
Des continents nouveaux, il y en aura toujours
Tant qu’il y aura des filles il y aura du neuf
Les vieux Christoph’ Colomb rassasiés de l’amour
Apprendront à leurs fils à faire le coup de l’oeuf