L’ERP – Enterprise Ressource Planning ou planification de ressources d’entreprise – est un progiciel incontournable au bon fonctionnement d’une entreprise, elle est sa colonne vertébrale.
Historiquement les ERPs ont été conçus pour couvrir un large périmètre de gestion financière : vision en temps réel sur la santé financière de l’entreprise, rapidité de production des comptes, la vision consolidée d’indicateurs de performance, normalisation des méthodes de suivi comptable ont été autant de motivations pour les directions financières. Celles-ci ont toujours été à la manœuvre de la mise en place des premières générations d’ERP. On trouve parmi les principaux acteurs historiques de ces ERPs Oracle, SAP, Microsoft et Sage.
Ces premières générations d’ERP étaient caractérisées par un socle technique rigide nécessitaient des budgets d’investissement significatifs pouvant parfois atteindre plusieurs centaines de millions d’euros d’investissement, et des cycles de déploiement parfois étalés sur plusieurs années. Ces ERP traditionnels contraignaient les entreprises à s’adapter au schéma de fonctionnement du logiciel. Leur conception sur un noyau finance entraine une couverture limitée lorsqu’il s’agit de transformer et digitaliser des opérations, sauf à engager des développements spécifiques très coûteux.
Plusieurs révolutions successives ces dernières années sont en train de changer très rapidement la donne et ouvrent désormais des perspectives nouvelles de performance aux entreprises.
- Le cloud. L’avènement du cloud a amené l’ERP dans une nouvelle dimension avec une accessibilité en ligne. Réduction des coûts d’hébergement, simplification des mises à jour, interopérabilité simplifiée avec des systèmes tiers, sécurité renforcée figurent parmi les avantages clés de l’emploi en « Software as a Service » ou SaaS.
- Le digital mobile : le smartphone est le compagnon digital de l’humain, embarqué en permanence, il offre un gisement de productivité significatif. La capacité à doter les équipes opérationnelles, terrain, production et intervention clients, d’applications opérationnelles avec et hors accès au réseau et mobilisant tout le potentiel d’interactivité de ces terminaux, est devenue essentielle. Les relations clients et fournisseurs sont elles aussi désormais repensées autour de ce canal.
- Les architectures modulaires et en particulier une très grande adaptabilité à des processus métier variés. Ces ERP basés sur une architecture agile n’obligent pas les entreprises à se conformer à un schéma pré-établi, au contraire, c’est l’ERP qui s’adapte au fonctionnement de l’entreprise. Cette architecture est essentielle pour que les systèmes d’information mis en place s’adaptent aux processus de l’entreprise, que ce soit les ventes, la gestion de production, logistique, inventaires, fournisseurs ou encore la gestion des temps. Un champ étendu d’innovations s’offre dès lors à toutes les fonctions de l’entreprises – centrales, opérationnelles, clients et supply chain, tout en assurant le bon fonctionnement de tous les processus fondamentaux en particulier Finance et RH.
- Les composants dits low et no-code apportent une très grande capacité de réponse à des besoins opérationnels très spécifiques, répondant parfois aux besoins de quelques personnes ou quelques dizaines de personnes. L’approche low et no-code permet de paramétrer très rapidement des applications métier avancées soit par les fonctions IT centrales soit directement par des « citizen developers » internes de l’entreprise.
Ces ERPs de nouvelle génération qui répondent à chacune de ces 4 dimensions sont portés par des acteurs ayant conçu des plateformes plus récentes. Ces plateformes de nouvelle génération intègrent nativement ces dimensions de modularité, exploitation web comme smartphone, et évolutivité no-code afin de pouvoir appuyer en toute simplicité et de façon intégrée la totalité des processus métier spécifiques. Les acteurs notables sur ces architectures novatrices sont notamment Workday, Salesforce ou encore Sikiwis Digitalizr.
A l’évidence une nouvelle ère s’ouvre dans laquelle les ERPs de nouvelle génération vont challenger les ERPs historiques et cette bataille va vraisemblablement s’engager dès 2021. Il sera intéressant d’observer dès 2022 les grandes évolutions dans les choix technologiques de mises à jour ou remplacement de la part de PME, ETIs et des grands groupes.