Deux Poèmes de Boris Vian

Par Etcetera
photo de boris vian en musicien de jazz

Boris Vian (mort en 1959) était né le 10 mars 1920 et fêterait donc ses 101 ans aujourd’hui.
Pour l’occasion, je vous propose de lire deux de ses poèmes, qui sont un peu dans le style de ses chansons.
La Vie c’est comme une dent

La vie c’est comme une dent
D’abord on y a pas pensé
On s’est contenté de mâcher
Et puis ça se gâte soudain
Ca vous fait mal, et on y tient
Et on la soigne et les soucis
Et pour qu’on soit vraiment guéri
Il faut vous l’arracher, la vie.

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Les Araignées

Dans les maisons où les enfants meurent
Il entre de très vieilles personnes
Elles s’asseyent dans l’antichambre
Leur canne entre leurs genoux noirs
Elles écoutent, hochent la tête.
Toutes les fois que l’enfant tousse
Leurs mains s’agrippent à leurs cœurs
Et font des grandes araignées jaunes
Et la toux se déchire au coin des meubles
En s’élevant, molle comme un papillon pâle
Et se heurte au plafond pesant.
Elles ont de vagues sourires
Et la toux de l’enfant s’arrête
Et les grandes araignées jaunes
Se reposent, en tremblant,
Sur les poignées de buis poli
Des cannes, entre les genoux durs.
Et puis, lorsque l’enfant est mort
Elles se lèvent, et vont ailleurs…
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J’ai trouvé ces deux poèmes dans le Volume « Romans Nouvelles Œuvres Diverses » de Boris Vian publié chez Les Classiques modernes de La Pochothèque qui date de 1991.