Les collines descendent dans la blancheur.
Les gens comme les étoiles
Me regardent, attristés : je les déçois.
Le train laisse une trace de son souffle.
Ô lent
Cheval couleur de rouille,
Sabots, tintement désolé –
Tout le matin depuis ce
Matin sombre,
Fleur ignorée.
Mes os renferment un silence, les champs font
Au loin mon coeur fondre.
Ils menacent
De me conduire à un ciel
Sans étoiles ni père, une eau noire.
*
Sheep in Fog
The hills step off into whiteness.
People or stars
Regard me sadly, I disappoint them.
The train leaves a line of Breath,
O slow
Horse the colour of rust,
Hooves, dolorous bells-
All morning the
Morning has been blackening,
A flower left out.
My bones hold a stillness, the far
Fields melt my heart.
They threaten
To let me through to a heaven
Starless and fatherless, a dark water.
2 December 1962, 28 January 1963
***
Sylvia Plath (1932-1963) – Collected Poems (Faber & Faber, 1981) – Ariel (Gallimard, 2009) – Traduit de l’anglais (États-Unis) par Valérie Rouzeau.