Le principal facteur explicatif des décès causés par le coronavirus est le grand âge. Pourquoi s'imposer tant de contraintes pour une génération qui a eu une belle vie, sans chômage, connaît une longue retraite oisive et bien rémunérée, a refusé toutes les contraintes, génération Tartuffe, qui nous laisse un héritage inquiétant ? Pourquoi la protéger d'un déluge qu'elle croyait survenir après elle, et qui a fini par la rattraper ? Voilà ce que l'on entend.
Plusieurs observations.
- Nos statistiques sont fausses. Que se serait-il passé s'il n'y avait pas eu de mesures de confinement ? Nous n'en savons rien. Et si les formes graves, mais non mortelles, de la maladie s'étaient multipliées ?
- Nous apprenons en marchant. Nous avons suivi les Chinois qui eux-mêmes ont appliqué des mesures inspirées d'autres crises sanitaires.
- Demain, nous serons vieux. D'ailleurs, qu'est-ce qui ne nous dit pas que le prochain virus ne va pas attaquer les jeunes ? Longtemps la mortalité infantile a été extrêmement élevée. Nous ne protégeons pas les soixante-huitard, mais ceux qui sont en difficultés. Une société est une assurance. La résilience, c'est cela.
- La génération 68 est le résultat de ce qui l'a précédée, et elle a des mérites : elle avait certainement de nobles valeurs, et elle nous a montré les erreurs à ne pas commettre. Au moins.