Agréablement surpris par cette sympathique saison de WandaVision (notre critique du season premiere), on émet cependant quelques réserves sur la première série du MCU.
Wanda Maximoff et Vision se sont retirés dans le petit village de Westview mais les apparences sitcomiennes cachent de lourdes révélations... Pour sa première série, l'univers cinématographique Marvel met le paquet, en résulte un ovni balayant toute la compétition télévisuelle sur son passage, WandaVision. Pourtant, le résultat n'est pas aussi novateur qu'il semblait l'être.
Suite à la fermeture de Marvel Television, Marvel Studios fait ici ses premiers pas dans le petit écran et s'offre, en seulement quelques semaines de diffusion, le record de la série la plus regardée dans le monde. Un succès pour le studio aux grandes oreilles et la créatrice Jac Schaeffer, déjà en charge de l'écriture de Captain Marvel ou de Black Widow. De quoi étendre l'univers des tout en développant (un peu) celui de la Sorcière Rouge. Sans trop s'enflammer, en préparant mine de rien à la suite de Doctor Strange.
Belle proposition
Si on commence déjà à sortir les fusils pour tirer (gentiment) sur l'ambulance, il faut bien reconnaître que WandaVision est une série très sympathique. Elizabeth Olsen et Paul Bettany débordent d'alchimie communicative et leur vie de famille est adorable à souhait. La série brille également par son format court, avec des épisodes de 30 minutes à la diffusion hebdomadaire, lequel ne souffre d'aucune faute de rythme tout en se laissant dévorer de façon addictive. Mais la grande force du show réside dans une forme atypique, qui s'amuse de jolis hommages méta.
Construit comme une sitcom avec une intrigue bouclée, le show s'aventure petit à petit vers le feuilleton pur et dur, fort de ses références appuyées et maîtrisées aux différentes époques télévisuelles. Si l'on suit les aventures, pénibles, du SWORD, la focalisation principale de la série, celle du couple WandaVision, s'articule autour de l'âge d'or de la télévision américaine. Ainsi chacun des premiers épisodes propose un retour chronologique sur les grandes séries familiales emblématiques, comme un doux retour dans le temps. De belles madeleines de Proust avec lesquelles on passe de séries en noir et blanc telles que The Dick Van Dyke Show en 1950 ou Ma sorcière bien-aimée en 1960 aux sitcoms en couleurs comme Sacrée Famille pour 1980 ou Malcolm pour les années 90. Une belle prouesse où les plateaux et décors évoluent d'épisode en épisode, permettant au réalisateur Matt Shakman de s'éclater comme jamais avec une mise en scène délicieusement nostalgique.
Pauvre Vision d'ensemble
Cependant, cette inventivité inspirée sur le papier peine à pleinement s'assumer et nous parait bien artificielle. D'originale, WandaVision revient finalement sagement dans les carcans d'une production parfaitement lissée par son studio sitôt les premiers épisodes digérés. A tel point que la série se termine sans avoir véritablement fait avancer le développement de ses personnages, ou si peu. A l'instar des manipulations de Wanda, la réalisation du show devient presque méta et la réalisation sitcomienne n'appose finalement qu'une poudre aux yeux sans grand intérêt aux spectateurs. Un envoutement en guise de carotte pour nous amener gentiment vers un nouveau produit Marvel déguisé.
Ainsi, les premiers épisodes détonnaient en s'adressant aux plus novices d'entre nous, mais très vite les easter-eggs et références à l'univers Marvel se font légion. Entre Randall Park qui réussit enfin un tour de carte, le retour épileptique de Kat Dennings ou l'introduction de Teyonah Parris en filleule de Captain Marvel, il ne manque plus que la présence paradoxale de Evan Peters en Quicksilver pour atteindre des sommets de fan-service réservés aux connaisseurs les plus aguerris. De même, le postulat initial s'efface à mesure que l'intrigue secondaire, à savoir l'enquête extérieure menée par le SWORD (des Agents of SHIELD discount) pour contrer l'omnipotence de Wanda et récupérer Vision nous enferme dans un nième scénario poussif du MCU avec de méchants bureaucrates et des bastons de CGI.
En résumé WandaVision tente de briller en proposant une forme originale, malheureusement trop vite rattrapée par la mainmise d'un studio qui n'a de cesse de polir la moindre aspérité de chacun de ses produits, aussi sympathiques soient-ils.
WandaVision est disponible sur Disney+
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