"Avec une justice comme ça, il ne peut pas y avoir de démocratie",
titre Página/12 en citant Cristina Kirchner, ici pendant son audition
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Hier, Cristina
Kirchner et Axel Kiciloff, actuellement vice-présidente de la Nation
et gouverneur de la Province de Buenos Aires, comparaissaient devant
la cour de Cassation fédérale pour tenter de casser la cause
judiciaire qui est montée contre eux pour une supposée fraude
d’achat-vente à terme de dollars pendant qu’ils étaient elle
présidente et lui ministre des finances. En l’absence d’une
monnaie convertible, l’Argentine est en effet contrainte
d’administrer sa trésorerie et ses échanges avec l’étranger en
dollars US qu’elle doit donc vendre et acheter en permanence. Or
dans ces actes récurrents de gestion, il arrive que les évolutions
du taux de change fasse perdre de l’argent au Trésor national. Et
c’est précisément ce sur quoi portent les accusations, ce qui est
très pervers puisqu’il s’agit d’opérations imposées par
l’endettement phénoménal du pays, qui résulte des politiques
néolibérales auxquelles ces deux responsables politiques s’opposent
avec constance.
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Devant les accusations qui pèsent contre eux, ils se sont donc pourvus en cassation pour que la cour annule les actions intentées. L’audience avait lieu hier. Tous deux ont présenté leur défense en visioconférence et en direct depuis leurs bureaux officiels respectifs, avec retransmission publique.
Lors de cette
audience, tous les deux ont fait le procès d’une justice fédérale
qui fonctionne d’une manière très souvent partisane pour
persécuter les hommes et les femmes politiques de gauche et
favoriser les porteurs de politique de droite, ce qui correspond à
une instrumentalisation des institutions judiciaires mise à la
disposition d’un projet idéologique. Ce qui est vrai sur tout le
continent : on a vu le phénomène à l’œuvre au Brésil
d’abord avec la destitution de Dilma Roussef sur des accusations du
même ordre que celles du dolar
futuro
argentin et plus tard la condamnation de Lula, en voie d’être
cassée, qui a permis l’élection de Jair Bolsonaro ; on l’a vu
ensuite en Équateur,
au Pérou et en Bolivie. Rappelons que Cristina Kirchner est avocate
de métier. Elle sait donc construire des conclusions judiciaires.
"Pour se défendre dans une affaire de fraude,
Cristina a dit que la Justice était pourrie"
Au-dessus du gros titre, Piazzolla - hommage pour ses cent ans
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En Argentine,
la double défense ainsi exposée vient conforter le discours de
début d’année que le président Alberto Fernández a tenu lundi
dernier devant le Congrès et pourrait annoncer quelque chose des
lois qui devraient être votées en 2021 pour corriger les travers de
ce système judiciaire et le rendre plus démocratique.
"Cristina s'en prend aux juges et dénonce
un système pourri et pervers"
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A la une des quotidiens, on ne sera pas surpris de retrouver l’opposition systématique entre droite et gauche, la première parlant d’attaque indigne contre la Justice, la seconde vantant l’habileté de l’argumentation de Cristina (et celle de Kiciloff).
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
Pour en savoir
plus :
lire l’article de La Prensalire l’article de Clarín
lire l’article de La Nación