Autrice : Morgan of Glencoe
Plaisir de lecture :
Dans l’ombre de Paris tome 1
Yuri est ramenée avec force au sein de la furieux Triade. Littéralement ébranlée, elle ne sait plus où ses pas devraient l’emmener. Elle s’enfuit pour chercher asile auprès de la Capitaine Trente-Chênes, à bord du Rail.
« L’Héritage du Rail » de Morgan of Glencoe est la suite directe du premier tome « Dans l’ombre de Paris ». La lecture de ce dernier m’a laissé un souvenir émouvant et j’avais envie de replonger dans cet univers, un monde alternatif au nôtre.
La princesse Yuri est en plein bouleversement : elle doit se lancer dans une nouvelle vie tout en portant son deuil. Les derniers événements m’ont fendu le cœur mais c’est avec joie que j’ai retrouvé les personnages.
Yuri n’est pas la seule protagoniste. Les personnages ont gagné en force ; celleux dits secondaires ont connu des changements impressionnants. L’autrice nous sert une nouvelle donne : certains prennent de l’importance et ne se placent plus comme simple adjuvants. Les points de vue différents amènent beaucoup de consistance au récit.
C’est le temps de l’introspection, ils ont besoin de guérir et gagnent alors en maturité. Certains d’entre eux font aussi face à des choix cruciaux. Ils tiennent grâce à l’amour qui les unit. Les personnages féminins sont bien équilibrées, entre forces et fêlures, elles paraissent réelles : Bran, Trente-Chênes, Yuri, Levana, Gabrielle et Aliénor. Les personnages masculins ne sont pas en reste, ils sont tout aussi subtils dans leur construction psychologique. Bref, les personnages s’avèrent pleinement vivants !
La série « La dernière Geste » est au croisement de plusieurs inspirations comme les cultures française et japonaise et les mythologies celtes.
Au sein de cet univers, la Triade a une emprise sur tout le monde. Elle est constituée par le Royaume de France, le Sultanat Ottoman, et l’Empire du Japon. Elle souhaite la ville libre. Keltia est considérée comme dangereuse car elle accepte les espèces surnaturelles et se veut être un territoire d’acceptation et de bienveillance. Aussi, on touche du doigt, le monde irréel des bardes, grâce à la présence de Taliesin.
On monte à bord du Rail, la ligne de transport transcontinental. On voyage avec la Rame 5 en compagnie des Fourmis et sous l’œil avisé de la Capitaine Trente-Chêne, en direction de paysages glacés. Ce changement d’environnement est source de rebondissements.
Ce tome est d’une autre tonalité : il semble moins empreint de manichéisme. Morgan of Glencoe prend position sur des sujets sociétaux actuels au travers de son histoire. Il est question d’immersion et d’inclusion. Son écriture est pleine d’émotions et fait résonner en nous certaines valeurs. L’autrice touche la corde sensible en donnant la voix à celleux qui n’ont justement pas souvent voix au chapitre. J’ai aimé qu’il n’y ait aucune justification qui sonne faux soit pour s’assurer que le lectorat a compris, soit pour bien appuyer un argument qui va servir la suite. Ici, tout est finement orchestré et le travail effectué sur L’Héritage du Rail œuvre pour offrir une histoire d’une grande fluidité. Le récit est clairement fin et inventif. Les éléments clés tels que l’acceptation de soi, la solidarité, la bienveillance, l’accomplissement personnel sont en harmonie avec le rythme des aventures, le tout soutenue par les chants qui accompagnent cette histoire.
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Ce livre a été choisi par Valériane ma binômette. Et non des moindres, puisqu’il s’agit de la dernière sélection de la huitième année de défi Valériacr0… dont nous avons oublié de publier l’annonce