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L’Hypersensibilité avec « Du Bonheur en barres »

Par Aurealisations
L’Hypersensibilité avec « Du Bonheur en barres »

Dernièrement, il m’a été donné l’opportunité de témoigner sur l’hypersensibilité dans le cadre des recherches de Sophie Koubbi, Coach, auteure et praticienne PNL chez Du Bonheur en barres, pour son prochain ouvrage sur ce thème.

J’étais très enthousiaste à l’idée de pouvoir m’exprimer sur le sujet mais je ne savais pas par où commencer. Sophie m’a donc fait parvenir une liste de questions et cela m’a vraiment permis de clarifier mon expérience et de structurer mes idées de base sur le sujet. Aussi, ravie par cette expérience, je souhaitais partager cet entretien informel avec vous, avec l’aimable accord de Sophie.

Qu’est-ce que l’hypersensibilité pour toi ?

L’hypersensibilité est, pour moi, le fait de capter de nombreuses informations fines (bruits, lumières, odeurs, humeurs/tons/expressions corporelles, variations en tous genres) et de les ressentir relativement fortement au niveau émotionnel. Que ces informations et ces émotions soient agréables ou désagréables.

Comment as-tu découvert ton hypersensibilité ?

Cela s’est fait un peu dans le désordre. Il y a longtemps, un pédo-psychiatre m’avait dit que j’étais hypersensible et, à l’époque, je l’avais pris comme une insulte… Je m’étais insurgée (dans ma tête, en bonne fille bien polie) : « Mais ce n’est pas moi qui fonctionne mal, c’est le monde autour de moi ! ».

Ensuite, bien plus tard, on m’a offert le livre de Christel , Je pense trop, et je me suis reconnue dans le portrait brossé dans cet ouvrage. Le sujet de la douance venait donc de débarquer sur ma table. Seulement, je ne m’y suis reconnue au départ qu’en théorie (mentalement) et il a fallu deux ans de thérapie générale et une relecture complète du bouquin pour que j’intègre vraiment que je fonctionnais comme ça et que c’était une particularité, une caractéristique, que les autres n’avaient pas. Jusque là, je me pensais littéralement « normale ». Je pensais que les autres vivaient aussi comme ça. Je n’arrivais juste pas à comprendre pourquoi moi je ne m’en sortais pas, pourquoi l’anxiété et l’angoisse m’handicapaient moi pour avancer dans la vie de tous les jours. Et, même après relecture de ce livre, la douance restait un trop gros morceau pour moi et je n’étais toujours pas convaincue d’être plus douée que ça, en rien.

Donc, je me suis « rabattue » sur l’hypersensibilité, qui me semblait être un concept plus facile à appréhender, à accepter, à adopter, en premier lieu. Cela fait donc des années que je tourne autour des sujets de la douance et de l’hypersensibilité, sans arriver à me positionner correctement. Mais dernièrement, j’arrive définitivement à comprendre réellement, dans mon corps, que je suis hypersensible. Que c’est une réalité physique et un fonctionnement psychologique (quelque part entre la poule et l’œuf).

En quoi ton hypersensibilité a-t-elle déjà été une difficulté pour toi ?

Mon hypersensibilité a d’abord été une difficulté car je l’ignorais. Le simple fait d’ignorer que notre système engrange plus d’informations que « la normale » et y réagit plus fort que « la normale » est un problème. Car on ne sait pas ce qui nous arrive, pourquoi, comment. On ne comprend pas « ce qui cloche », on a un problème inconnu, on est désespéré.e, on ne sait pas comme calmer ni régler les choses, ni vers qui se tourner ou dans quelle direction aller pour trouver des réponses. À ce stade, c’est avoir comme une « maladie inconnue » qui nous pourrit la vie au quotidien, nous fait faire des choix et prendre des décisions qui ne sont pas réellement alignés avec notre être profond mais avec une espèce de force inconnue et plus forte que nous (par exemple, s’isoler du monde alors qu’on ne rêve que d’avoir une base solide d’amis, ne pas fonder de famille parce qu’on a peur d’être submergée de stimuli tout le temps, ne pas oser avoir la carrière professionnelle qu’on veut car on est pas sûr.e d’encaisser les coups qui vont forcément arriver ni de pouvoir sauter les obstacles comme les autres, etc.). Mais il est tout à fait possible d’allier hypersensibilité et projets. C’est en la prenant en compte qu’on peut finalement accomplir ce qu’on veut dans la vie.

Et puis il y avait/a le regard de la société : elle est capricieuse, elle est fragile, elle est ch*****, alors qu’en fait, je n’y peux rien. Je suis fabriquée comme ça, c’est mon système en chair et en câblage. Ce n’est pas juste une lubie ou une fixation que je me paye le luxe d’exacerber.

Ensuite, ça a été (et c’est parfois/souvent encore) une difficulté car, une fois qu’on le sait, il faut vraiment l’intégrer dans notre façon de nous traiter nous-même, au lieu de continuer à nous traiter comme le monde « ignorant » (littéralement : qui ne connaît pas cette caractéristique, ne la voit pas, ne la comprend pas) l’a fait jusqu’à présent (tout donner, à fond tout le temps, sans se plaindre, arrêter d’être une chochotte, arrêter d’être bizarre et de faire un flan parce que le bruit/la lumière/les mouvements/les humeurs des autres nous ont, H24, alerté.e.s, fatigué.e.s, et j’en passe). Il faut apprendre, concrètement, en posant des actions, à prendre en compte nous-même le fait qu’on est plus sensibles que les autres car les autres ne le feront pas forcément à notre place. Apprendre à devenir la première personne qui prend soin de nous.

En quoi ton hypersensibilité a-t-elle déjà été une force pour toi ?

Mon hypersensibilité m’a permis de capter beaucoup d’informations et de les utiliser pour creuser, analyser, agir. Ressentir plus m’a aussi permis de travailler plus sur moi-même. Mon hypersensibilité m’a forcée/permis et me force/me permet de savoir des choses que les autres ne perçoivent pas forcément tout de suite ou que les autres vont balayer plus facilement de leur zone d’attention, sans s’encombrer.

C’est une grande chance et c’est aussi pour cela que j’ai du mal à réguler mon hypersensibilité car une partie de moi a peur de perdre cet avantage si j’essaye de calmer cette caractéristique (parce qu’il faut aussi que j’arrête de réagir à 1 000 % tout le temps, ça me bouffe aussi d’un autre côté et pas en bien. Nerveusement, c’est fatiguant). Mais ça doit être comme les super-pouvoirs, il doit y avoir moyen de trouver un équilibre sain et efficace entre trop et plus rien.

Comment vis-tu avec ton hypersensibilité ?

Je vis maintenant avec elle comme une particularité du système qui m’a été donné (corps et esprit). Comme ceux qui vivent avec une caractéristique. Être hémophile, prendre des coups de soleil au bout de 20 minutes en terrasse exposée, voir les couleurs différemment, faire des allergies au gluten, avoir l’oreille absolue, sauter plus facilement grâce à des tendons particulièrement avantageux, calculer mentalement en un clin d’œil, etc.

Être hypersensible au travail ça donne quoi pour toi ?

Au travail, c’est à double tranchant. L’hypersensibilité peut être une grande source d’inspiration, de création, très motivante et très rapide. Elle me permet également dans mon métier de repérer naturellement des informations subtiles chez mes clients, sans plus d’effort que ça. Mais, ce n’est pas toujours facile car l’hyperstimulation (volontaire ou non) et la fatigue peuvent interférer avec mes projets. Autant, je peux partir comme une fusée, être super efficace, autant je peux être parfois ralentie par trop de stimuli et devoir me pousser.

Être hypersensible en amour ça donne quoi pour toi ?

En amour, c’est tout aussi compliqué, car autant je peux être super heureuse, joyeuse, attentionnée, autant le moindre signe de négativité, de conflit, me fait descendre en flèche au niveau du moral et de l’énergie. Tout cela en quelques minutes. C’est fatiguant pour moi, ces montagnes russes, et c’est perturbant et fatiguant pour les autres aussi (ça n’est plus autant perturbant pour moi car maintenant, moi « je sais »). Donc cela peut créer de bons moments, comme des mauvais (car les autres peuvent aussi réagir à mes réactions intenses).

De quoi aurais-tu besoin pour bien/mieux la vivre ?

Pour mieux vivre l’hypersensibilité, j’aurais besoin d’encore plus m’accepter, je crois. D’encore plus me donner de l’espace d’acceptation. D’encore plus me donner du temps d’acceptation. (Il n’est pas question de devenir complaisante envers moi-même. C’est juste que je sens que l’espace-temps d’acceptation que je commence à me donner n’est pas encore exactement optimal).

Encore Merci à Sophie d’avoir permis la création de cet article !

Retrouvez tout son travail sur son site Du Bonheur en barres !

P.S. : Mon premier article sur l’Hypersensibilité se trouve ici

😊


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