Depuis les années 2010, le secteur de l ' intérim a beaucoup évolué, en accueillant de nouveaux acteurs et en se repensant. Malheureusement, il reste pour certains méconnu et mésestimé. Et pour les jeunes, il est encore un choix qui n'est parfois pas envisagé car pollué par des croyances négatives fortes. Pourtant et malgré le contexte actuel, il y a un cruel manque de main d'œuvre. Si cela est toujours étonnant pour ceux qui ne sont pas dans le secteur de l'emploi, c'est une vérité : ce n'est pas parce qu'il y a des demandeurs d'emploi en plus, qu'il y a de la main d'œuvre en plus. Et c'est une opportunité pour les jeunes qui peuvent être déboussolés par la période.
Car justement, les agences cherchent des jeunes, avec une tête bien faite et bien pleine, des compétences et des envies. Par exemple, la nouvelle génération est très habile avec les outils digitaux et, en ce moment, puisque même l'intérim est passé au télétravail, cette maniabilité est un atout pour eux. En France, il y a près de 7 000 agences d'emplois, cela signifie que le nombre de sociétés avec lesquelles travailler est colossal. L'intérim aujourd'hui est le moyen le plus direct et le plus rapide pour entrer en contact avec une entreprise.
L'intérim est une très bonne solution pour démarrer. Les 15/29 ans représentent 40 % des intérimaires, c'est deux fois plus proportionnellement que dans la partie salariée.
L'intérim est en recherche. Le marché est bon et dynamique, malgré le contexte, dans notre Groupe nous avons presque 3 000 offres à pourvoir et nous ne sommes pas les seuls.
L'intérim facilite la mise en emploi. Il est plus difficile pour les jeunes de trouver par eux-mêmes, avec des candidatures spontanées ou en réponse à des offres ; avec une agence la tâche est plus aisée. L'agence a son portefeuille de clients fidèles, ses entrées et est reconnue comme un partenaire de recrutement réactif et fiable.
L'intérim pourvoit des CDI. Aujourd'hui, dans nos agences tertiaires, une commande sur deux concerne un CDI. Nous sommes bien loin du cliché de l'intérim qui ne donnerait que « des petites missions de basses qualifications ».
Souvent, les cadres et plus largement les jeunes diplômés sont exigeants et ont l'impression de régresser en recourant à une agence, c'est dommage. Et d'ailleurs, ce n'est pas parce que les jeunes ont un bac +5, qu'ils savent nécessairement quoi faire de leur avenir. Découvrir des styles de management, des univers professionnelspour affiner leur projet, tester et se faire tester... voilà ce que permet l'intérim, et qui plus est, il n'est pas rare que la mission se termine par un CDI.
Et pour les jeunes qui voudraient travailler mais qui ne sont pas diplômés ? Ils seront formés. Il faut le savoir, l'intérim déploie un très fort budget formation. Des personnes intéressées par la branche métier dans laquelle des postes sont à pourvoir sont identifiées puis testées sur quelques missions (seuls les plus déterminés restent, ceux qui sont en retard ou ne se sont pas présentés une demi-journée sont remerciés). Ensuite une formation est mise en place, qui va leur être payée, et les recrues sont placées au sein des entreprises. Si tout se déroule bien, le CDI-intérimaire peut être proposé. D'ailleurs, plus de 100 000 CDI TT sont signés en France chaque année, toutes sociétés confondues. Cela est d'autant plus intéressant et vrai concernant les métiers pénuriques pour lesquels il existe une certitude : les intérimaires seront nécessairement placés chez des clients en demande. À la clé pour le candidat tout de même, la sécurisation de son parcours !
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Aujourd'hui, il n'y a pas de secteur qui empêcherait un jeune de trouver du travail car le secret réside dans la motivation. Si le jeune est déterminé, il va trouver. Le critère numéro 1 pour être employable est le savoir-être (politesse, ponctualité, engagement), aujourd'hui cela tend à être 70 % du recrutement et le reste s'apprend. Cette réalité nous vient du monde anglo-saxon, et nous encourage à sortir des cases et des diplômes à la française. Ce sont ces fameuses soft skills : « je suis motivé(e) donc je peux apprendre ; si demain je dois faire un autre job, je le ferai. »
Pour exemple, actuellement nous sommes en capacité de faire travailler des personnes de la restauration ; elles ont été positionnées en manutention et les personnes issues de l'événementiel sont, elles, très appréciées dans la menuiserie-aluminium (de par l'expertise qu'elles peuvent avoir sur du montage/démontage de salon). Cela nous prouve que l'intérim permet de faire des passerelles, car il prend plus de risque. Il doit aller vite car il gère l'urgence et puisqu'il s'agit de missions courtes à prolonger, la situation n'est pas bloquante comme pour un CDD ou CDI. Ce qui en découle évidemment est que l'intérim donne sa chance à beaucoup
Un des arguments de choix de l'intérim est aussi sa nature-même, qui ne va pas pour déplaire aux jeunes friands de liberté et de souplesse. Lorsque le candidat dispose d'un bon bagage et d'une forte motivation, il peut envisager de faire quelques mois d'intérim, s'arrêter pour vaquer à ses projets et remettre le pied à l'étrier ensuite avec l'intérim encore. Et dans une période où certains ne souhaitent pas vraiment s'inscrire dans la durée, il permet de travailler quelques mois et de passer sereinement la période sans trop se projeter.
En plus, en agence se trouvent des postes très bien payés, des contrats longs, et dans lesquels les jeunes pourront se faire plaisir, avec des missions qualifiées. Les avantages sont pluriels : mutuelle, tickets-restaurants et prime de 13e mois si l'entreprise en est dotée, soit les mêmes avantages que les permanents.
Finalement, le message que j'aimerais adresser aux jeunes est le suivant : si vous ne trouvez pas de boulot en ce moment, ne vous découragez pas et poussez la porte d'une agence d'intérim ! C'est une certitude, vous trouverez du travail car il y en a, la période est forte. Enlevez vos œillères et gommez vos croyances, l'intérim peut vous donner une chance et croire en vous.
A propos de l'auteur : Vincent Paillasson est directeur Innovation et Responsable RSE chez Groupe LIP.