WATCHES : La start-up ‘Atelier Jalaper’ passe à la vitesse supérieure

Publié le 03 mars 2021 par Etv @etvonweb

Dans la vie, il y a les rêves et ceux qui réussissent à les faire tictaquer. C’est le cas de Louis Jalaber (27 ans) et Simon Szleper (25 ans). L’un vit à Paris, l’autre à Bruxelles. Ensemble, ils ont osé actionner tous les rouages pour donner vie à un projet ‘Atelier Jalapert’ : la fusion d’une montre et d’un mythe automobile. La rencontre d’un cadran et d’un fragment de capot d’une Aston Martin DB5, au bout de deux années intenses de travail…

La première étape aura été d’y songer pendant leurs études à l’école de commerce parisienne (l’ESCP Europe). La deuxième a consisté à insuffler leur enthousiasme à un jeune designer industriel français : son talent, déjà rôdé dans l’univers des super cars, matérialisa les idées du duo en quatre modèles mécaniques. Épurés, puissants, profilés. La troisième étape fut de frapper à la bonne porte : celle d’un fabricant suisse de la Chaux-de-Fonds. Spécialiste de la conception et production de boitiers horlogers, Stéphane Muller accepta de développer le projet avec eux.

La quatrième étape s’est déroulée, au début de l’été 2019, sur le Net : une levée de fonds, via une campagne de financement, destinée à assurer la mise en production. A présent, l’heure est au bilan : sur les quatre éditions limitées de 600 pièces, presque la totalité ont été pré-vendues. « Notre projet est devenu une réalité, une marque, une enseigne !», s’exclame Louis Jalaper.

La cinquième et dernière étape a été la production de leur collection qui a nécessité une année de R&D avant de pouvoir livrer tous leurs clients.

Bonne nouvelle pour les amateurs de garde-temps collectors que l’on ne voit pas à tous les poignets : leur collection est disponible sur le site www.atelierjalaper.com !

Sur l’asphalte horaire, quatre possibilités… 

Carrossée en acier silver ou PVD noir, chaque montre ‘3 aiguilles’ allie forte présence et élégance subtile. Le cadran, qui intègre un fragment de capot d’Aston Martin, rappelle toute l’élégance à l’anglaise. Jouer la carte de la sobriété plutôt que celle de l’évidence : l’approche d’Atelier Jalaper préfère distiller en demi-teinte l’émotion suscitée par la voiture de légende.

Deux mouvements mécaniques motorisent la collection. L’un gère les cadrans avec date, le second orchestre un double affichage de la date et du jour en guichet semi-circulaire. Pour partager sans frein financier leur passion envers l’horlogerie et l’automobile, les deux entrepreneurs ont sélectionné des mouvements automatiques japonais Miyota. Fiables et accessibles, avec une autonomie 42 heures.

Genèse d’un succès qui démarre sur les chapeaux de roue

Simon Szleper et Louis Jalaber font la preuve par deux qu’une nouvelle marque de niche peut se faufiler dans l’univers des géants horlogers. Les pré-commandes ont, d’ailleurs, afflué des quatre coins de la planète : Japon, Australie, Grande-Bretagne, Nouvelle Zélande, Qatar, Mexique, France et bien sûr, Belgique.

Il leur a suffi d’être imaginatifs, audacieux et sans complexe.

Le designer ? Le français Constantin Sohier a été recruté via un concours lancé dans plusieurs écoles de design industriel ! Il cochait toutes les cases requises par Atelier Jalaper : un goût pour l’horlogerie et déjà une bonne expérience du secteur automobile, acquise lors de missions chez Land Rover, Jaguar, Renault et Volkswagen.

Le partenaire suisse ? Il s’est laissé convaincre par le tandem franco-belge au point de multiplier les essais lors du processus de développement. « Stéphane Muller nous a beaucoup aidé en testant d’abord notre idée sur des capots issus d’autres anciennes voiture ». L’opération est, en effet, complexe. Réussir à aplanir le capot sans en altérer la couleur d’origine, y découper 500 cadrans avec précision malgré la malléabilité de l’aluminium, garantir un beau résultat durable dans le temps…

Le capot de l’Aston Martin ? La recherche de l’âme automobile des premiers garde-temps Atelier Jalaper a ressemblé à une vraie quête du Graäl !L’Aston Martin demeure l’une des voitures de collection les plus recherchées : sa production n’a duré que trois ans. De 1963 à 1965, seuls 1021 exemplaires sont sortis de l’usine anglaise. Trouver des pièces détachées s’avère donc aussi difficile que coûteux. Louis Jalaber et Simon Szleper ont littéralement ‘pisté’ le capot jusqu’à un garage spécialisé de la banlieue londonienne. Un capot en bon état, toujours revêtu du gris Silver Birch emblématique et dûment authentifié par le service ‘Aston Martin Heritage’ au Nord de Londres.

La fabrication ? Entre la France, la Belgique et la Suisse, la mise au point des prototypes a exigé deux années d’échanges constants émaillés de défis techniques. Stephan Muller à la Chaux de Fonds est en charge de toute la production d’Atelier Jalaper. Transformer un capot d’Aston Martin DB5 en 500 cadrans pouvant être intégrés dans un boitier horloger de 40,5mm est une véritable prouesse. Les cadrans sont donc tous uniques. On y découvre sur chacun d’eux une patine particulière provenant de l’aluminium des années 60.

 

Des projets et travaux en route

En ce moment, le moteur entrepreneurial d’Atelier Jalaper tourne à plein régime. La start-up horlogère pense déjà à un nouveau garde-temps, à un nouveau design, à d’autres emprunts parmi les bolides stars des années 1960. AC Cobra, Jaguar Type E… « Nous examinerons les préférences de notre communauté de followers et de passionnés », confient les deux fondateurs. Pourquoi pas, un chronographe ? En attendant, ils prennent le volant de leur site web. Roadbook www. atelierjalaper.com  : ajouter du contenu vidéo, des articles de lecture, une modélisation 3D des modèles et une fonctionnalité qui permettra de communiquer en direct avec les visiteurs. « Nous souhaitons casser les barrières du digital pour des échanges sans contrainte de temps, ni d’espace ».

Rendez-vous au prochain tournant !..