Indran Amirthanayagam est né au Sri Lanka où il a connu dans son enfance ce qu’il nomme la « guerre incivile ». Après Londres où sa famille est arrivée quand il avait 8 ans, il est parti pour Honolulu à l’âge de 14 ans. Il vit aujourd’hui à Washington. Il écrit ses poèmes en anglais, en espagnol, en français, en portugais et en créole haïtien. Ses recueils en espagnol sont publiés au Mexique et au Pérou. Ses recueils en anglais sont publiés aux Etats-Unis, au Sri Lanka et en Inde. Ses trois recueils en français, Aller-retour au bord de la mer (2014), Il n'est de solitude que l'île lointaine (2017), et Sur l'île nostalgique (2020), sont publiés aux éditions Legs (Haïti) et aux éditions L’Harmattan. Il diffuse ses poèmes et ceux d’autres poètes sur sa chaîne Youtube (en anglais) et publie chaque semaine un poème dans le journal Haïti en marche.
Voici un de ses poèmes, publié dans un recueil intitulé Sur l’île nostalgique (éd. L’Harmattan).
Le regard de l’autre
Les nouvelles de ces jours dans l’île
sont diverses comme celles
de tous les coins de la terre.
Un ours tue un cycliste, une bombe tue
les passagers dans un aéroport,
un bébé est né, une image partout
sur Facebook. Mais il n’y a pas
de nouvelles sur les grands réservoirs
d’eau, ceux qui couvrent quatre-vingt
pour cent de la planète. Quoi de neuf
entre les requins, les bancs de plantons,
les poissons volants, les champions
de courses à longue distance, les tortues ?
Il ne nous manque que les agents secrets
ebtre les oiseaux de mer, les dauphins
Oui nous avons les détecteurs
sur certains animaux et l’information
sur leurs longs voyages.
Mais nous n’avons aucune idée
de leurs pensées en regardant
nos grandes villes, nos accidents
de la route, nos bêtises avec
les prostituées, nos talents
pour nous entretuer, et pour procréer
en dépit de tout ce que
nous ne savons pas de l’autre,
son langage, sa liberté.