Une entreprise familiale c'est sympa. Vie professionnelle, vie privée, aucune n'entrave l'autre. Comme à la maison, on se partage les tâches pour ne pas faire de jaloux. Chacun a un rôle, et puis si on n'a pas confiance en sa famille, en qui l'aurait-on? Seulement voilà, parfois lorsqu'on divise l'executif, où qu'on donne trop de libertés aux enfants si vous voulez, il se peut que cela aille trop loin…
Dans la famille Buss, je voudrais le père: Jerry. Énorme businessman de 78 ans, propriétaire majoritaire de la franchise depuis plus de trente ans, huit titres sous son règne et accessoirement… Champion international de Poker.
Le Boss donc. Bien installé sur son trône. Au pieds de celui-ci deux enfants qui se dispute ses faveurs pour lui prouver qu'ils sont capables de contrôler la franchise. Guerres de succession fratricides, tous les coups sont permis entre les deux enfants pour reprendre la franchise après papa.
Dans la famille Buss, je voudrais la fille: Jeannie. Présidente des opérations marketing et business de la franchise et accessoirement… Petite amie du coach de l'équipe, Phil Jackson.
Dans la famille Buss toujours, je voudrais cette fois le fils: Jim. Président des opérations de basket du club (rôle cependant plus ou moins vague) et accessoirement… Scout de l'équipe.
En Joker, je voudrais le gendre: Phil Jackson. Coach NBA Hall Of Famer, huit années au club, neuf titres de champions NBA dont trois avec les Lakers et accessoirement… méditateur bouddhiste.
A l'origine: première bataille, nous sommes à l'été 2004. Sortie d'une saison fiasco. Kobe en plein procès pour viol, les Lakers et leurs quatre fantastiques O'Neal-Bryant-Malone-Payton se font étalés en Finals face aux Pistons et les égos explosent les vestiaires. Jim Buss fiche à la porte Shaquille O'Neal et Phil Jackson puis embauche Rudy Tomjanovich pour le remplacer la saison suivante. Résultat Tomjanovich ne coachera qu'une poignée de matchs et les Lakers ne feront pas les Playoffs.
Ces mauvais choix du fils Buss, graves pour la franchise, ont provoqués une véritable tôlée dans le Front Office. Tout le monde s'en mêle, Brian Shaw, assistant coach en tête et Jeannie Buss, compagne de Jackson, prennent le parti du coach aux neuf bagues qui sera réintégré dans ses fonctions dès l'année suivante.
Jeannie: 1, Jim: 0.
Le conflit le plus récent est certainement celui autour du cas Andrew Bynum.
Draft NBA 2005. Le Front Office penche pour sélectionner Sean May, mais c'est Jim Buss qui insistera pour que les Lakers choisissent Andrew Bynum. Et oui, le fiston est aussi scout à ces heures… Ce choix, qui a depuis démontré son énorme intérêt, valorise les compétences de Jim Buss.
Jeannie: 1, Jim: 1.
Jim Buss va ensuite dire au jeune pivot espoir de la franchise que Phil Jackson n'est pas vraiment un bon coach en ce qui concerne les intérieurs et qu'il ferait mieux de se trouver son propre coach personnel.
Conséquences? Une bombe qui explose dans le coaching staff l'été dernier lorsque “Drew” annonce qu'il ne participera pas à la Summer League avec les Lakers mais qu'il travaillera à la place avec son coach personnel à Atlanta.
Lorsque Bynum se blesse gravement au genou en janvier dernier, il n'écoute pas les médecins de l'équipe mais suit les conseils de son médecin personnel, opposés aux décisions du staff médical, ce qui aurait ralentit son rétablissement.
Plus récemment, nous avons encore pu constaté une confusion de même sorte après que l'agent de Bynum ait publiquement annoncé son aptitude à reprendre le basket. Information démentie quelques heures plus tard par le General Manager Mitch Kupchak, visiblement non averti de cette nouvelle… Finalement, Kupchak a annoncé que Bynum était apte quelques jours plus tard, après vraisemblablement avoir fait le tri dans cette affaire. Bynum a encore une fois décollé cet été pour travailler à Atlanta avec son coach personnel et devrait quand même être prêt pour le training camp d'octobre.
Selon plusieurs sources proches du club et spécialistes, Andrew Bynum aurait un comportement et des relations dîtes étranges au sein de l'équipe, ce qui serait le fruit du mauvais “coucounage” de Jim Buss et de son manque de pédagogie de basketball.
Jeannie: 2, Jim: 1.
D'autres conflits semblent également toujours guetter le Front Office. Le cas de Jordan Famar dont le départ n'est pas à exclure selon Jerry Buss alors que Phil Jackson adore son jeu et tient à sa place dans l'équipe. Ou bien la fascination du Zen Master pour Ron Artest et sa grosse défense physique mais les Buss, Jeannie en tête, se refusent toujours à l'idée de se séparer de Lamar Odom.
Ces divisions ne semblent pas prêtes de s'arrêter cet été et dans les mois à venir. Espérons que cela ne brise pas la cohésion d'une équipe qui n'a jamais parue aussi soudée et ne mette pas en péril ce bel avenir qui tend les bras aux Lakers…