Il serait venu du Nigéria en passant par le Sud-Ouest. La ville de Douala serait de plus en plus infectée. Conséquence, le maire de Douala 1er décide les écoles maternelles depuis hier.
On craignait la résurgence des cas de Covid-19, elle est finalement arrivée. On soupçonne même déjà la présence du nouveau variant de cette pandémie. Il serait venu du Nigéria en passant par le Sud-Ouest. La ville de Douala serait de plus en plus infectée. Conséquence, le maire de Douala 1er décide les écoles maternelles depuis hier. Dans un tweet, le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie « conseille vivement aux administrations, aux entreprises publiques et privées, ainsi qu’à toutes les organisations de faire tester systématiquement leurs personnels à un intervalle régulier en vue de mieux surveiller la transmission du COVID. L’heure est à la remobilisation », conclut-il.
En rapport avec l’explosion des cas, deux raisons peuvent l’expliquer en ce début d’année 2021. Il y a d’abord le non-respect des mesures barrières depuis le déconfinement intervenu au mois de mai 2020 : les masques sont tombés, la surcharge a repris de plus belle dans les taxis et les cargos. De sceaux d’eau savonneuse pour le lavage des mains devant les entrées des entreprises et services publics ont disparu. Dans les écoles primaires, lycées et collèges, très peu d’élèves et d’enseignants arborent encore leurs masques au sein des campus scolaires, et les réseaux sociaux ont fait le reste à travers des Fake News qui ont fini par convaincre les Camerounais que le coronavirus est une invention occidentale et que seuls les Blancs, avec un système immunitaire présenté comme faible sont vulnérables au nouveau coronavirus.
Du coup, les Camerounais se sont lâchés, les contrôles de police se sont relâchés. C’est dans ce contexte que la rentrée scolaire 2020 a eu lieu. Si les établissements publics respectent l’option de la mi-temps pour décongestionner les salles de classe en vue de l’observance de la distanciation physique, dans le secteur privé, ces mesures ne sont toujours pas respectées. Après la rentrée scolaire, il y a eu les fêtes de fin d’année au cours desquelles les Camerounais ne se sont privés de rien ; on a vu des églises bondées, des bars, boîtes de nuits et autres espaces marchants hautement fréquentés. Puis vint le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN 2020) qui a drainé plusieurs délégations étrangères au Cameroun et qui se sont déplacées dans plusieurs localités. Ces délégations ont amené avec elles des joueurs et encadreurs ayant été testés positifs au Covid-19. D’autres ont été testés positifs sur place parfois à la veille des matches. C’est dire si le non traçage de leurs contacts contribue en ce moment à la propagation de la pandémie.
Les derniers chiffres communiqués donnent des raisons de s’inquiéter : le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, a fait le point de la situation le 19 février 2021 et parle de 33.749 cas positifs, 31.362 guéris, 2.200 cas actifs. Dans l’ensemble, le Cameroun enregistre un taux de guérison de 93% tandis que le taux de létalité s’estime à 1,5%. Conscients que la résurgence des cas est en grande partie due au relâchement des mesures barrières, Pr Louis Richard Njock, secrétaire général du ministère de la Santé publique préconise un durcissement dans le respect des mesures barrières : « je serai pour la mise en place des mesures coercitives, c’est-à-dire de faire en sorte que, si vous voulez entrer dans un service administratif, si vous ne portez pas de masques, vous n’êtes pas autorisé à solliciter le service que vous voulez avoir. Si dans la rue, vous n’avez pas votre masque, vous pouvez être rappelé à l’ordre par la police parce que ce n’est que comme ça que nous pourrons y arriver. Mais on le dit, on sensibilise. Nous allons encore faire des plans de communication par rapport à cette maladie, je suis sûr que sans les mesures coercitives, les résultats seront mitigés. Le rôle du corps médical, c’est de ne pas relâcher la vigilance. De rester toujours en alerte, de ne pas se décourager». Autant dire qu’il y a du pain sur la planche car, il faudra également déconstruire les argumentaires développés par ceux qui n’y croient pas et répandent de fausses informations sur les réseaux sociaux.