Un nom et une voix qu'il ne faut pas oublier

Publié le 01 mars 2021 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Mais aussi une édition dont on se souviendra car c’est la première fois que la récompense, de la Révélation lyrique est attribuée à un candidat, en l’occurrence une candidate, de l’Outre-mer. La soprano Marie-Laure Garnier est en effet guyanaise. Elle l’a emporté devant ses deux concurrentes avec "Dich teure Halle" qui ouvre le Ile acte de Tannhaüser de Wagner. On a vanté l’ampleur de sa voix et son indéniable présence scénique.

Marie-Laure Garnier révèle avoir découvert la musique durant sa dernière année de maternelle. Trop jeune alors pour aborder la flûte traversière dont jouait déjà sa soeur aînée, elle pratiquera donc les percussions et les chants traditionnels. Son souhait se réalisera un peu plus tard, puis ce seront l'orgue et le piano à l'École municipale de musique et de danse de Kourou sa ville natale.

Son professeur lui suggère de se présenter au Conservatoire national supérieur de musique de Paris et à 14 ans elle quitte sa famille pour rejoindre la métropole. On lui conseille ensuite de rejoindre la Maîtrise de Paris, ce qui reconnaît-elle, sera déterminant pour la suite de ses études musicales. Elle précise également que ses sept ans de conservatoire ont construit l’artiste qu’elle est devenue et lui ont permis de belles rencontres artistiques parfois décisives. Curieuse de toute forme de musique, elle obtient un Master de musique de chambre au CNSM. En 2011, avec la pianiste Célia Oneto Bensaid, elle crée un duo piano-voix "Nitescence", une collaboration parfaite, ensemble elles ont été lauréates de divers concours dont le prix de la mélodie au Concours Nadia et Lili Boulanger ou au Concours de Musique de chambre de Lyon en 2012.

On leur doit aussi en 2019 un enregistrement "Le Promenoir des amants" de Claude Debussy. Leur duo a également été sélectionné pour la première Académie Orsay–Royaumont, association en 2018-2019 du musée d'Orsay et de la Fondation Royaumont dédiée à l'art de la mélodie et du lied. Elle trouve que ces diverses expériences ont favorisé sa pratique de l’opéra. Le Capitole de Toulouse lui a offert en 2018 ses véritables débuts sur une grand scène dans die Walküre.

Très indépendante, Marie-Laure Garnier se voit mal rejoindre une troupe, il est vrai que la conjoncture actuelle ne permet pas de faire de projets. Elle s’est fait connaître au niveau international par des récitals notamment au Oxford Lieder Festival, à la Salle Bourgie de Montréal et au Wigmore Hall de Londres.

Son répertoire lyrique est déjà fort étendu, de Gluck à Wagner en passant par Massenet et de Rameau à Gershwin en passant par Puccini, entre autres. Sa voix la porte plutôt vers des rôles dramatiques mais elle sait qu’il ne faut pas accepter des engagements qui pourraient la mettre en danger. Très sage, elle sait aussi qu’il ne faut pas aborder trop tôt certains rôles et si elle rêve d’ Isolde et Brunhilde elle comprend qu'elle doit attendre et se contenter pour l’instant de rôles secondaires qui la préparent.

Un grand moment dans sa vie a été le Concours Voix des Outre-mer dont elle a remporté à 28 ans la première édition à la Salle Cortot de Paris, le 28 janvier 2019, où elle s’est fait remarquer par son interprétation de "Pleurez mes yeux" extrait du Cid de Massenet et "My man's gone now" du Porgy and Bess de Gershwin. Créé par le sopraniste martiniquais Fabrice Di Falco, ce concours a pour objectif de révéler les talents ultramarins en cours de formation, ou en début de carrière. Les lauréats peuvent ensuite poursuivre leur formation auprès d’artistes chevronnés tels que Karine Deshayes, marraine du Concours ou le baryton Ludovic Tézier, entre autres. 

Lors de la remise des trophées des Victoires de la musique classique, Marie-Laure Garnier a fait part de son bonheur et outre les habituels remerciements divers, elle a aussi émis le vœu que des structures musicales de qualité soient mises en place Outre-mer. Surtout à un moment où la question de la diversité se pose dans la sphère lyrique et musicale française. On connaît les propos qu’a tenus récemment à ce sujet le nouveau directeur de l’Opéra de Paris Alexandre Neef. Et quand on sait quel travail, quels efforts et quels sacrifices demande la préparation d'une carrière, il faudrait justement des structures appropriées. Or, il n’y en a pas de vraiment dignes de ce nom dans les départements d'Outre-mer, sauf à Cayenne le Conservatoire de musique, danse et théâtre de Guyane dirigé par une musicienne accomplie Michaelle Ngo Yam Ngan.
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