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L’Eté de Kikujiro de Kateshi Kitano

Par Etcetera
L’Eté de Kikujiro de Kateshi Kitanoaffiche du film (1999)

Je n’avais encore jamais vu de film de Kateshi Kitano, célèbre réalisateur japonais des années 1990-2000, surtout réputé pour ses films de yakuza particulièrement sombres et violents, mais qui a aussi réalisé des films plus paisibles et moins sanglants, comme on peut le constater dans L’été de Kikujiro, une comédie dramatique qui date de 1999, et dont le héros principal est un petit garçon esseulé et en quête de ses origines, prénommé Masao.

Synopsis vu par Allociné :

Masao s’ennuie. Les vacances scolaires sont là. Ses amis sont partis.
Il habite Tokyo avec sa grand-mère dont le travail occupe les journées. Grâce à une amie de la vieille femme, Masao rencontre Kikujiro, un yakusa vieillissant, qui décide de l’accompagner à la recherche de sa mère qu’il ne connait pas. C’est le début d’un été pas comme les autres pour Masao…

Mon humble avis :

Voici un film plutôt mignon et sympathique, qui accorde une large part à l’humour, avec de nombreuses séquences amusantes qui se succèdent, un peu dans l’esprit des films à sketchs.
Le film accumule les trouvailles visuelles insolites et divertissantes, et je citerai par exemple l’apprentissage de la natation par Kikujiro, ou les personnages déguisés en pastèques, ou en extra-terrestres, ou en poissons géants, etc.
Certaines scènes oniriques sont aussi très réussies, avec des danseurs de butô (une danse contemporaine japonaise subversive et impressionnante à voir).
Le film repose essentiellement sur le duo formé par le vieux yakuza bourru, au langage pas très délicat, et le petit garçon triste et timide.
La dynamique de ce duo fonctionne bien sûr à partir de l’antinomie apparente des deux personnages et, au début de l’histoire, le yakuza profite de sa position de force pour se servir des capacités supposées du petit garçon : il utilise l’enfant comme porte-chance pour jouer à des jeux d’argent, le rabroue, l’insulte, le harcèle.
Mais petit à petit, les ressemblances entre les deux personnages se font jour : le yakuza Kikujiro s’identifie à Masao car il a eu le même genre d’enfance que lui, il multiplie les gags car il a envie de « le faire rire », il tente de le protéger à plusieurs reprises contre les vérités blessantes de la vie et il évoque même à un moment l’hypothèse réjouissante d’élever Masao et de jouer pour lui le rôle de père.
Mais on s’aperçoit au cours du film que Kikujiro est resté un grand enfant, que la compagnie de Masao a réveillé en lui des blessures secrètes et pas seulement son esprit gaguesque et potache.
Ainsi, l’émotion est aussi présente dans ce film, et plusieurs scènes nous le rappellent.
Parallèlement à l’évolution de Kikujiro vers plus de douceur et de sensibilité, le petit garçon évolue lui aussi, il devient plus joyeux et semble gagner en maturité.
Un film que je suis contente d’avoir vu !


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