Durant la 3ème et la 4ème républiques, l'assemblée nationale était tout. Voix du peuple, voix de Dieu. Puis de Gaulle a vaincu. L'assemblée n'est plus rien. Composée d'inconnus (en particulier en ce qui concerne le parti présidentiel), elle ne fait qu'approuver les décisions du gouvernement. Lui qui devait être exclusivement "exécutif" est devenu législateur. Malédiction de la France. On pense que gouverner, c'est imposer ses idées, sans écouter celles des autres.
Dans son travail sur la démocratie représentative, John Stuart Mill propose quelques idées qui mériteraient d'être considérées. Chez lui, le représentant du peuple ne représente pas une idéologie ou un territoire. Au contraire, il est choisi pour son talent de libre penseur, sa capacité à analyser une situation et à en tirer une analyse pertinente. C'est le rayonnement que produit sa pensée dans l'exercice de ses fonctions de citoyen qui le porte à l'attention de la population. Il ne fait pas carrière dans l'appareil d'un parti. Finalement, paradoxalement, le meilleur élu est celui qui ne veut pas être élu !
Dans ces conditions l'assemblée devient un "Think tank", mais au sens noble du terme, un endroit où se forme une pensée collective.