Et depuis, j’existe – je me suis rencontré,
Au beau milieu du jour je porte sur moi
la clé étoilée d’une nuit qui n’est pas la mienne.
Avant il m’arrivait d’être seulement :
et mon ombre
faisait mine de m’attester.
A présent je dis adieu. Plus jamais
je ne me reverrai :
enseveli loin de moi-même
dans les strates d’une réalité malveillante
par les yeux grands ouverts et par un bâillement.
***
Jerzy Ficowski (1924-2006) – Tout ce que je ne sais pas (Buchet-Chastel, 2005) – Traduit du polonais par Jacques Burko.
Découvert ici