Ayant évolué en profondeur sans pour autant perdre sa personnalité, le Jeep Wrangler se révèle bien plus polyvalent qu'il ne le laisse penser. Nous en avons pris le volant afin de mieux le cerner. Découvrez notre essai auto du Jeep Wrangler.
C'est en 1941 que né Jeep, avec la création de la mythique Willys à la demande de l'armée américaine, dans le but de prendre part à la 2e Guerre Mondiale, ainsi qu'à la Libération de Paris, entre autres. Depuis, la marque se transforma au fil des années et des décennies en un véritable mythe, entrant même dans le vocabulaire courant, une Jeep désignant parfois n'importe quelle voiture baroudeuse par abus de langage. C'est dire l'influence qu'a acquise le constructeur depuis sa création, alors que l'âme de la Willys, aujourd'hui disparue, flotte toujours au-dessus de la gamme. Il faut dire qu'elle s'est trouvé une belle descendance, qui n'est autre que le Wrangler, son petit-fils direct né un beau jour de 1987.
Plus de trente ans déjà que le baroudeur américain est présent au catalogue de la marque, alors qu'il s'est offert une quatrième génération en 2018, baptisée JL. Une nouvelle mouture pleine de nouveautés, autant esthétiques que mécaniques, alors que le constructeur a toutefois réussi à ne pas dénaturer son modèle star, à l'heure de l'uniformisation du marché. Il faut dire que la philosophie assumée du baroudeur s'avère un véritable atout, alors que celui-ci n'a quasiment aucune concurrence directe à l'heure actuelle, outre le Land Rover Defender tout juste renouvelé après plusieurs années d'une production stoppée. Après tout, il est normal que les rivaux soient peu nombreux, tandis que ce type de modèle est totalement contraire à la tendance actuelle, qui prône les petits véhicules électriques et en apparence vertueuse. Tant pis, car ce Jeep Wrangler possède de nombreux atouts, qu'il nous tarde de découvrir.
Nous avons pour cela pris le volant du baroudeur à l'occasion d'un essai nature dans les montagnes italiennes, entre routes vallonnées et chemins de terre et de boue. Sortez les bottes, c'est parti !
Extérieur et design du Jeep Wrangler
Lorsque l'on aperçoit ce Jeep Wrangler, une chose est sûre : on l'aime ou on le déteste, mais il ne peut en aucun cas laisser indifférent. Il suffit de jeter un œil à ses proportions impressionnantes et ses formes, ayant évolué avec subtilité au fil des années, sans pour autant être dénaturées. Le style emblématique qui a fait la renommée du grand baroudeur a en effet été préservé, avec sa large calandre à sept fentes héritée de la Willys, entourée de deux optiques rondes. Une combinaison qui fait désormais partie intégrante du paysage automobile, reprise par ailleurs sur d'autres modèles de la marque, dont le petit Renegade, entre autres. Toutefois, cette 4e génération apporte un vent de nouveauté sur le 4X4, en lui offrant justement une nouvelle calandre plus moderne aux ouvertures redessinées et un peu plus anguleuses. En réalité, c'est à peu près tout ce qui change et c'est tant mieux diront les puristes !
Décliné en version courte à deux portes ou longue, baptisée Unlimited, le Jeep Wrangler affiche de belles dimensions, avec une longueur oscillant entre 4,75 et 4,88 mètres selon la variante choisie. Par ailleurs, le baroudeur profite d'une garde au sol impressionnante de 25 centimètres, qui contribue également à lui donner ce style si particulier et surtout si impressionnant. Et pour cause, celui-ci affiche une hauteur totale de 1,80 mètre, qui le rend particulièrement imposant, mais surtout, qui lui permet d'être à la hauteur de n'importe quel obstacle qui se dresserait sur sa route. Si le 4X4 n'a rien d'une auto glamour propice à la personnalisation, le catalogue de teintes de carrosserie reste étonnement bien rempli, offrant un choix de pas moins de dix couleurs, dont le très beau vert Mojito, qui nous donne des envies de balades sur les plages californiennes. De notre côté, notre modèle d'essai est quant à lui habillé d'une robe bien plus sobre puisqu'intégralement noire, associées à des jantes alliage de 17 pouces, ici livrées de série.
Poste de conduite et habitabilité du Jeep Wrangler
La première chose qui surprend lorsque l'on entre dans ce Jeep Wrangler, c'est que l'expression " monter en voiture " prend ici tout son sens et que la barre servant à s'accrocher pour s'installer à bord n'est vraiment pas là pour rien. Une fois confortablement installés dans le siège conducteur, nous pouvons alors découvrir cet habitacle plutôt brut, mais non dénué de confort, avec un équipement très correct malgré les apparences très " roots ". Et pour cause, un écran tactile de 8,4 pouces avec le système UConnect est intégré dans la planche de bord verticale, compatible bien sûr avec Apple CarPlay et Android Auto et offrant une bonne ergonomie. Néanmoins, Jeep n'a pas souhaité offrir de combiné numérique à son Wrangler et il faudra donc se contenter de compteurs analogiques, associés à un écran TFT de 3,5 ou 7 pouces selon la finition. Il s'agit toutefois là d'un détail qui ne devrait pas vraiment rebuter les clients de ce type de véhicule, avant tout séduits par ses capacités et sa philosophie.
Comme on pouvait s'y attendre, ne cherchez pas le luxe dans l'habitacle de ce Jeep Wrangler, bien que la présentation soit cependant très correcte, de même que la qualité perçue, en hausse au fil des ans. On regrette toutefois des ajustements imprécis qui mériteraient d'être revus, tandis que la forte présence de plastiques durs n'est ici pas très gênante, au vu de la philosophie de ce modèle. Du côté de l'habitabilité, notre version d'essai Unlimited à cinq portes est idéal, notamment par rapport à une version deux portes donc l'accès à bord s'avère beaucoup moins pratique. Ici, tous les occupants sont plutôt bien logés, grâce à un empattement long de 3,01 mètres, au-dessus de la plupart des SUV, même familiaux. Un atout pour l'Américain, qui propose par ailleurs un coffre dont le volume est quant à lui compris entre 548 et 1 059 litres, ce qui place ce Wrangler dans la moyenne.
Que vaut le Jeep Wrangler sur la route ? Essai en conduite
Contrairement à certains constructeurs qui multiplient les motorisations, Jeep a ici souhaité faire simple, en ne proposant que deux versions de son Wrangler. Les clients ont donc le choix entre un bloc essence 2,0 litres turbocompressé de 272 chevaux et un diesel 2,2 litres Multijet revendiquant de son côté la bagatelle de 200 équidés. C'est justement ce dernier que nous avons pu tester lors de notre essai et qui se révèle particulièrement adapté au franchissement, grâce à son couple maximal de 450 Nm, contre 400 pour la version essence. Un atout pour celui dont la vocation première est avant tout de sortir des sentiers battus, comme nous avons pu le voir lors de notre prise en mains. Dans ces conditions, ce n'est pas la puissance qui dicte les règles, mais bien le couple, alors qu'il faut réussir à bouger les quelques 2,20 tonnes de l'engin, même dans les conditions les plus difficiles.
Ici, la boîte automatique à huit rapports est d'une aide précieuse, gérant elle-même les passages de vitesses et laissant le conducteur se concentrer sur le positionnement de la voiture dans les chemins étroits et boueux. La direction, très souple est ici un atout, bien que son manque de précision soit un peu plus gênant en conduite normale, ce qui nécessite alors de faire plus de mouvements pour tourner les roues. Quoi qu'il en soit, le 4X4 ne manque d'aucun équipement pour s'aventurer hors des sentiers battus, notamment dans cette version Rubicon, la plus extrême. Celle-ci se dote en effet d'une transmission intégrale Rock-Trac avec rapport de démultiplication 4LO de 4 : 1 ainsi qu'un blocage de différentiels Tru-Lock. Autant de noms barbares qui permettent au mastodonte de s'affranchir de n'importe quel obstacle, comme nous avons pu le voir lors de notre essai, qu'il s'agisse de pentes ou de croisements de ponts.
Toutefois, si le Jeep Wrangler se montre capable de tout faire en conduite off-road, il se révèle également étonnement bon sur la route, contrairement à ce que l'on aurait pu croire. S'il sera difficile pour beaucoup de l'assumer au quotidien, on apprécie toutefois le confort prodigué par les suspensions hélicoïdales à cinq bras, bien que leur souplesse soit synonyme de prise de roulis en courbes. Ce n'est évidemment pas trop gênant, dans le sens où le baroudeur n'a pas franchement vocation à être conduit comme une sportive sur les routes de montagne. Par ailleurs, on regrette son insonorisation qui gagnerait à être un peu plus travaillée, rendant les longs trajets peu agréables pour les passagers. Enfin, il faudra être vigilant en ce qui concerne le freinage, celui-ci manquant très largement de mordant. Dommage, car il en faut pour arrêter un tel engin en toute sécurité.
Passons désormais aux chiffres qui fâchent, alors que le Jeep Wrangler n'est pas franchement le modèle le plus eco-friendly du marché ni le plus politiquement correct. Pourtant, et contre toute attente, le 4X4 se révèle en réalité plutôt économe, tout du moins bien plus que ce à quoi nous aurions pu nous attendre. Avec une moyenne en cycle mixte annoncée sur le papier à 7,4 litres aux 100 km, l'Américain est donc bien plus sobre que le Mercedes Classe G ou le Toyota Land Cruiser et reste assez proche du Land Rover Defender. En revanche, cela fait un peu plus mal du côté des émissions, avec une moyenne de 195 g/km, soit un malus de 12 012 € selon le barème WLTP mis en place depuis le 1er mars 2020. Difficile toutefois de faire mieux sans passer par l'électrification...
Notes et avis sur l'essai du Jeep Wrangler
Esthétique⭐️⭐️⭐️⭐️
Son look emblématique hérité de la Willys ne laisse personne indifférent !
Conduite⭐️⭐️⭐️⭐️
S'il s'avère plus à l'aise dans les sentiers escarpés, le Jeep Wrangler se débrouille également pas mal sur la route.
Praticité⭐️⭐️⭐️⭐️
Son grand espace intérieur, son large coffre et ses capacités de franchissement en font assurément un véhicule très pratique !
Rapport Qualité/Prix⭐️⭐️⭐️⭐️
Il faut mettre le prix, certes, mais difficile de trouver moins cher et aussi abouti sur ce segment.
Bilan de notre essai du Jeep Wrangler
Avec un prix de départ de 48 150 €, le Jeep Wrangler n'est pas vraiment donné, d'autant plus qu'il faut ajouter à ce tarif un malus plutôt conséquent. Toutefois, le 4X4 possède une foule d'atouts, notamment pour les amateurs de balades boueuses. Profitant d'une vraie aura et d'un beau pedigree, le baroudeur est un véritable mythe sur roues, au même titre que la Fiat 500 ou la Mazda MX-5, et il est à vrai dire difficile de résister à son charme. Bien sûr, il n'est pas forcément le modèle à privilégier pour le quotidien, mais il a assurément quelque chose que les autres n'ont pas et qui fait qu'il est si plaisant, en plus de se révéler plutôt polyvalent.