Sputnik, espèce inconnue // De Egor Abramenko. Avec Oksana Akinshina, Fedor Bondarchuk et Pyotr Fyodorov.
Sputnik est un peu vendu comme la suite de Life, origine inconnue. Tant par le titre français que par le sujet dont il traite et sa créature bien dégueulasse. Je me demande même si au fond, Sputnik n’a pas été pensé de cette façon. Sauf que contrairement à Life (qui est sympathique), celui-ci est un vrai film de SF d’horreur palpitant qui ne s’arrête jamais. Egor Abramenko s’inspire clairement du cinéma hollywoodien dans la première partie du film avant de faire sa propre tambouille. Savoureux mélange de Alien (1979) et autres films aliens en tout genre, Sputnik est un voyage de presque deux heures où en égrainant petit à petit son récit parvient à créer quelque chose d’angoissant. Egor Abramenko nous plonge donc dans une URSS des années 80 froide et mystérieuse où l’on ne sait pas trop à quoi s’attendre. Visuellement, le film est irréprochable. C’est d’ailleurs l’une des grandes surprises à laquelle je ne m’attendais pas du tout. Le réalisateur parvient à créer une vraie bulle angoissante où la lumière et les endroits sombres sont utilisés intelligemment comme les bons films d’horreur américains en « slow burn ».
Suite à un mystérieux incident dans l'espace, la mission de Constantin prend une tournure dramatique : son vaisseau se crashe, et son acolyte meurt dans d'inquiétantes circonstances. Mais plus étrange encore, Constantin semble ne se souvenir de rien. Il est alors amené dans un centre militaire ultra-confidentiel pour suivre une série de tests afin de faire la lumière sur ce qui s'est réellement passé durant la mission. Tatiana, psychologue de renom, s'intéresse de près à son cas, et commence à réaliser l'impensable : Constantin n'est pas revenu seul, quelque chose sommeille en lui. Quelque chose qui pourrait tous les mettre en danger...
Le visuel de Sputnik est aussi réussi grâce à de très beaux effets spéciaux. La créature aussi dégueulasse soit-elle est réussie et permet de rendre ce film russe étonnant et surtout d’autant plus angoissant. La créature, souvent tapis dans l’ombre est une présence qui se ressent à chaque instant sans que l’on ne sache dans quelle direction le film pourra bien aller. Sputnik n’est pas sans faire écho à un autre film russe très réussi : Saluyt 7. Le film est donc ici très rapide à se mettre en place et parvient à créer rapidement ce sentiment que l’on n’est pas tout seul. Plongés dans le noir, on est spectateur de scènes où l’horreur s’installe et où le gore a aussi sa place (sans pour autant en abuser). Le film parle aussi de l’évolution des années 80 sur la conquête spatiale avec la Guerre Froide ou encore de la place d’une femme au milieu de ce monde d’hommes. Il y a un engagement pris intéressant et qui tient la route jusqu’au bout. Ainsi, Sputnik est probablement l’une des meilleures surprises SF que vous verrez ces derniers temps à mi chemin entre un film très inspiré par Hollywood et une tambouille mystérieuse très soviétique.
Note : 8/10. En bref, une très belle et bonne surprise venant de Russie.
Directement en DVD le 24 février 2021