Dérivée de la Fiat 124 Spider, cette version signée Abarth gavée aux hormones flatte les cinq sens à la perfection, faisant la part belle au plaisir de conduire. Découvrez l'essai auto de l' Abarth 124 GT.
Si beaucoup connaissent la Mazda MX-5, peu savent que le roadster japonais a une cousine en Italie, qui n'est autre que la Fiat 124 Spider. Les deux cabriolets partagent en effet la même plateforme et la même philosophie, axée sur le plaisir de conduire. Mais la belle italienne n'est pas aussi sage qu'elle le laisse penser, puisqu'elle compte dans sa famille une cousine maléfique, dévoilée quelques mois seulement après la version standard. Il s'agit de l'Abarth 124 Spider, une déclinaison retravaillée par le préparateur attiré du constructeur turinois, gagnant en agressivité et profitant de nombreuses améliorations par rapport à la Fiat, non dénuée de charme pour autant.
Et pour cause, la sportive piquée par le scorpion s'est vue grandement transformée par les ingénieurs en charge du projet, afin de lui offrir des performances en hausse, tout en faisant du roadster un engin uniquement dédié au plaisir, sans aucun compromis. Un parti-pris qui aura toutefois eu raison du succès de l'italienne, alors qu'à peine 200 exemplaires ont trouvé preneur en France sur l'ensemble de l'année 2017, la faute à un positionnement peut-être un peu trop radical sur un marché très pragmatique. La marque a donc décidé de traiter le mal par le mal en lançant en 2018 une version encore plus agressive, baptisée GT, s'adressant à une clientèle de niche bien plus ciblée.
Nous en avons pris le volant le temps d'un essai, afin de voir ce que cette déclinaison a vraiment sous le capot, mais aussi de savoir si elle vaut véritablement le coup, alors que son positionnement très spécifique ne s'adresse pas vraiment à tout le monde.
Extérieur et design de l'Abarth 124 GT
Comme vous le savez donc, l'Abarth 124 GT a bien un lien de parenté avec la Mazda MX-5, puisque les deux partagent la même plateforme. Malgré cela, les deux roadsters ne partagent quasiment aucun élément extérieur, afin qu'elles ne risquent pas de se cannibaliser. Si la nippone joue la carte de la jovialité, avec sa face avant ressemblant à un visage sympathique, bien que plus agressif que la précédente génération, l'Italienne se veut quant à elle bien plus affirmée, grâce à boucliers avant et arrière retravaillés par rapport à la Fiat. Les feux ronds lui donnent toutefois une touche de sympathie bienvenue, tandis que les feux arrière carrés élargissent visuellement l'auto. Celle-ci arbore par ailleurs de belles proportions, grâce à son long capot et ses porte-à-faux très courts, au profit bien sûr de l'agilité en conduite sportive. Par ailleurs, ses quelque 4,05 mètres de longueur donnent à la sportive un gabarit ramassé parfaitement adapté à sa philosophie.
Bien sûr, cette déclinaison GT s'offre toute une flopée d'éléments distinctifs lui permettant de se différencier de la version standard. Parmi eux, nous pouvons notamment citer le toit rigide amovible en fibres de carbone, associé à des coques de rétroviseurs assortis. Des jantes 0Z Racing de 17 pouces allégées de 3 kg chacune font également partie de la dotation de série. Si tout cela est encore trop discret pour vous, il est aussi possible d'opter pour le pack Officine Abarth, qui inclut des coques de rétroviseurs, une lame avant ainsi qu'un cache-crochet de remorquage peint en rouge. À noter que le capot et le coffre s'avèrent quant à eux de la même couleur que la carrosserie, contrairement à d'autres finitions. Enfin, notre version d'essai est habillée d'un très beau gris Alpi Orientali 1974, qui lui sied selon nous parfaitement, contrastant avec les éléments rouges.
Poste de conduite et habitabilité
Si l'extérieur de cette Abarth n'a rien à voir avec la Mazda MX-5, c'est en revanche tout le contraire de l'intérieur, qui hérite d'une présentation totalement identique. Les amateurs du petit roadster japonais ne seront donc pas dépaysés par l'habitacle de la sportive italienne, alors que celle-ci reprend des éléments bien connus, et notamment l'écran de 7 pouces posé sur la console centrale, tactile uniquement lorsque la voiture est à l'arrêt total. Ici, la technologie n'est pas vraiment présente dans cet intérieur plutôt dépouillé, et il faudra donc se contenter de compteurs analogiques, dont le fond rouge est du plus bel effet. D'ailleurs, cette Abarth 124 GT se distingue de la version standard par les tapis de sol siglés Officine Abarth, ainsi que le pédalier sport en aluminium, tandis que les passagers sont installés dans des sièges chauffants en cuir rouge offrant un excellent maintien.
L'avantage de ce poste de conduite très simple, c'est avant tout son ergonomie, chaque commande étant alors très aisée à trouver sans quitter la route des yeux. De son côté, l'Alcantara recouvrant la planche de bois améliore un peu plus la qualité perçue et donne à l'ensemble un aspect très sportif, de même que le point milieu rouge sur le volant. Si le dynamisme reste ici la priorité, notre version d'essai est toutefois équipée du Pack Confort, incluant le système hi-fi Bose avec neuf haut-parleurs, ainsi que la climatisation automatique, parmi d'autres équipements. Enfin, au chapitre de l'habitabilité, l'Abarth 124 GT n'est pas forcément adaptée aux grands gabarits, qui pourraient se sentir à l'étroit, alors que le réglage des sièges est assez limité. Le coffre de 140 litres est quant à lui légèrement plus spacieux que la Mazda MX-5, avec 140 litres contre 130 pour la japonaise. S'il est difficile de loger une valise, il est toutefois possible de voyager le temps d'un week-end avec deux sacs de voyage, ce qui s'avère amplement suffisant.
Que vaut l'Abarth 124 GT sur la route ? Essai en conduite
Avant de passer à la conduite, un peu de théorie d'abord. Pour rappel, la Fiat 124 Spider est disponible avec plusieurs niveaux de puissance issus de son bloc quatre cylindres 1,4 litre MultiAir, à savoir 140 et 160 chevaux. De son côté, la déclinaison retravaillée par les sorciers d'Abarth reprend la même motorisation, poussée cette fois-ci à quelque 170 chevaux, pour un couple maximal de 250 Nm à 2500 tr/min. Des chiffres qui semblent assez peu élevés au premier abord, mais il faut se souvenir que du haut de ses 1 060 kg seulement, le cabriolet n'a pas besoin de plus pour afficher de bonnes performances. Et pour cause, le 0 à 100 km/h est ici abattu en 6,8 secondes seulement, tandis que la vitesse maximale est quant à elle établie à 232 km/h, ce qui est déjà plus qu'honorable pour un tel véhicule, qui n'a pas des ambitions de supercar, on le rappelle.
Il faut également souligner que si cette Abarth 124 GT n'est pas un dragster, mais bien une voiture faite pour les courbes et les routes sinueuses, offrant par ailleurs de très belles relances en sorties de virages grâce à son turbo offrant un couple optimal à bas régime. Certes, cela pourrait froisser les puristes, qui se tourneront alors plus vers une Mazda MX-5, mais n'empêche, cela profite énormément au dynamisme de l'ensemble. Par ailleurs, ce dynamisme est exacerbé par la sonorité métallique de l'échappement, tout particulièrement lorsque le mode Sport est enclenché, bien que le toit rigide atténue toutefois le bruit lorsque nous sommes à l'intérieur, rendant l'ensemble un peu plus vivable au quotidien. En revanche, les forts bruits aérodynamiques à haute vitesse, et notamment sur autoroute nuisent au confort global et rendent plus difficile les longs trajets, la sportive étant plus adaptée aux routes vallonnées plutôt qu'aux départs en vacances de par son caractère très affirmé, et surtout, bruyant.
En conduite sportive en revanche, nous pouvons exploiter au maximum les capacités de cette Abarth 124 GT, qui se révèle presque parfaite, jouant de l'arrière-train juste correct tout en étant toujours très saine grâce à l'excellent châssis et son poids plume. Par ailleurs, la transmission manuelle à six rapports est parfaitement à sa place et améliore encore un peu plus l'expérience de conduite, bien qu'elle puisse également être remplacée par une boîte automatique à six vitesses aussi, beaucoup moins prisée pour des raisons évidentes. Livrée de série avec des suspensions signées Bilstein, le roadster Italien profite d'une excellente tenue de route grâce à un amortissement ultra-rigide, qui ne ménage en revanche pas le dos de ses occupants. Mais qu'importe, car là n'est pas la priorité de la sportive, qui recherche avant tout la radicalité. Ne cherchez donc en aucun cas le confort, il n'y en a pas, et c'est tout à fait assumé.
Vous l'aurez compris, il sera difficile de faire de cette Abarth 124 GT une voiture pour le quotidien, car il faut avouer qu'elle n'est pas vraiment la plus facile à vivre. En ville, les dos d'âne seront en effet les principaux ennemis de l'Italienne, même si son petit gabarit demeure un vrai atout, et il vaudra alors mieux se tourner vers une Mazda MX-5 ou une Fiat 124 Spider standard pour faire les trajets quotidiens. Enfin, au chapitre de la consommation, le roadster sportif reste étonnamment raisonnable, avec une moyenne en cycle mixte annoncée sur le papier à 6 litres, même si la réalité n'est pas aussi optimiste. Toutefois, les 148 g/km de CO2 font écoper à cette Abarth d'un malus de 400 € selon le nouveau barème mis en place au début de l'année.
Notes et avis sur l'Abarth 124 GT
Esthétique⭐️⭐️⭐️⭐️
Plus agressive que la Mazda MX-5, l'Abarth 124 GT n'en reste pas moins extrêmement séduisante !
Conduite⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
Si elle n'est évidemment pas faite pour être conduite tous les jours, l'Abarth 124 GT jouit d'un caractère sans aucun compromis, et ne laisse personne indifférent.
Praticité⭐️⭐️
Son volume de coffre minuscule, ses deux places et ses rangements très sommaires n'en font pas l'alliée idéale des départs en vacances...
Rapport Qualité/Prix⭐️⭐️⭐️⭐️
Certes, son tarif est élevé, mais il est en adéquation avec les prestations routières offertes... et n'oublions pas que le carbone, ce n'est pas donné !
Bilan de notre essai de l'Abarth 124 GT
Du haut de ses 40 900 €, l'Abarth 124 GT est évidemment assez onéreuse, bien plus qu'une Mazda MX-5, mais est un cran au-dessus en termes de sportivité, avec de nombreux éléments distinctifs ainsi qu'un important travail effectué sur la mécanique. Si elle peut difficilement être utilisée au quotidien, l'Italienne est toutefois l'alliée idéale des balades sportives, grâce à ses performances et son comportement très sain, mais également joueur à souhait. De plus, sa consommation plutôt raisonnable ne fera pas trop de mal à votre compte en banque, et ce malgré le malus écologique. En bref, si vous êtes un amateur de petites sportives relativement accessibles et au caractère bien trempé, il y a de fortes chances pour que cette Abarth 124 GT vous fasse craquer...