Life or Death par Sissie Roy

Par Ettoitulisquoi @ettoitulisquoi

Bonjour, Bonjour,

Tout d’abord, je remercie Babelio et Évidence Éditions pour l’envoi de ce roman, dont je vous parle ci-dessous.

Pitch de départ :

Juliette a un trouble de la personnalité, elle vit sans cesse avec l’impression que son cerveau, ses émotions et ses pensées se détraquent. Mannequin à Miami, elle sort souvent en boîte, et décompresse en abusant de tous les interdits. Lors d’une énième soirée, elle fait la rencontre de Brayden Dwyer, un photographe nouvellement établi dans la ville. Contrairement à ce qu’elle s’attendait, il ne s’enfuit pas lorsqu’il comprend à quel point elle peut être instable par moments. Brayden en a vu d’autres et traîne un secret qui pourrait bien mettre à mal la relation qui se développe entre eux.

Détails techniques :

Auteure : Sissie Roy

EAN : 9791034813513

Nombre de pages : 796 pages

Éditeur : Évidence Éditions

Mon avis :

J’adore les gros romans et j’adore encore plus regarder mon marque-page progresser plus j’avance. Et plus le marque-page va loin, plus je suis satisfaite.

Ici, ça n’a pas été le cas, loin de là. Je n’avançais pas et cette lecture s’est faite dans la douleur et la souffrance. J’ai mis un point d’honneur à tout lire, car je m’en sentais le devoir vis à vis de Babelio, et également dans le but de délivrer une chronique complète.

La narration est une petite catastrophe. Le choix de l’auteure s’est porté sur la première personne du singulier en alternant le point de vue des protagonistes, Juliette et Brayden. Ici, à mon sens, c’était totalement inadapté. Je m’explique. Juliette souffre d’un trouble de la personnalité limite, un trouble borderline. Elle passe donc d’un état à un autre sans prévenir, pour un mot mal perçu, une chose futile, la plus petite chose peut la faire vriller. Elle dit que la plupart du temps les émotions persistantes sont la peine, la tristesse, la douleur ou la folie. Pour ma part, je n’ai vu que de la colère, de la haine et une forme de fureur la plupart du temps qui a l’air de s’apaiser avec de bonnes séances de sexe. Cela dit, nous sommes prévenus dès le début que le sexe et l’alcool sont sa thérapie. Je l’ai plus perçu comme une bonne raison pour l’auteure de placer des scènes de sexe çà et là, mais ce n’est jamais que mon opinion.

Ce trouble de la personnalité aurait gagné en étant exploité avec une narration à la troisième personne du singulier. Le roman aurait gagné en fluidité et en compréhension. Les personnages auraient gagné en sympathie, particulièrement Juliette. De fait, il m’a paru incohérent et irrationnel que Juliette puisse s’auto-analyser, s’auto-diagnostiquer et discuter avec sa conscience. Elle prend même conscience des moments où elle n’est plus elle-même, mais dominée par sa colère. Une forme de transe et d’inconscience relative m’aurait semblé plus adaptée, car on ne peut pas compatir, on ne peut pas pardonner et on ne peut pas s’attacher à elle, puisqu’on a le sentiment persistant qu’elle sait et qu’elle ne fait rien pour l’empêcher. Sentiment renforcé quand on voit à quel point elle est condescendante avec les spécialistes qui essaient l’aider. Là aussi, pourquoi tombe-t-elle sur une brochette d’incompétents ? Juliette est mannequin, fortunée, je ne peux pas croire qu’elle ne puisse pas trouver dans tous les U.S.A. un éminent spécialiste à même de l’aider, surtout dans le milieu du showbiz dans lequel elle évolue.

Au-delà de la narration maladroite, il y a bon nombre de coquilles en tous genres. Les coquilles, il y en a dans tous les romans, ça arrive et ça ne m’arrête pas en général, mais là leur multiplication et leur présence toutes les deux pages n’a fait qu’ajouter à ma déception. Certaines n’étaient même plus des coquilles, mais d’énormes fautes. Pour exemple, il est écrit « Baiser ma garde » (comprenez baisser ma garde), sauf que « baiser ma garde » est repris pas moins de quatre fois ! A ce stade, on se demande si l’auteure croit vraiment que cette orthographe est la bonne ? A l’époque d’Antidote et autres correcteurs, j’avoue que je suis perplexe. Je ne vous donne là que cet exemple, mais il y en a tout un florilège. Je passe sur les répétions, les abondances de points d’exclamation ou d’interrogation pour pallier au manque de vocabulaire, et sur les erreurs de langage. Cette obsession des personnages pour prendre des douches et dire « on doit parler » pour au final débiter des platitudes qui sont censées tenir lieu de conversations profondes et sérieuses.

De même, les dialogues sont pauvres et inintéressants. Je n’ai pas été charmée par la plume. J’ai trouvé le langage trop familier et qui tendait bien trop souvent vers le vulgaire. Je n’ai tiré aucun plaisir de cette lecture et j’en suis la première désolée.

Concernant les personnes principaux, je commence par Juliette, l’héroïne de cette histoire. Je l’ai déjà dit et vous le savez, j’aime les héroïnes en souffrance qui parviennent à aller vers la lumière, vraiment j’en suis fan. Juliette est une héroïne en totale souffrance qui va aller vers la lumière. Elle va faire deux pas en avant pour en faire dix aussitôt en arrière et j’aurais pu l’accepter, si je n’avais pas trouvé Juliette antipathique. Elle a un homme, Brayden, qui se plie en quatre pour elle, qui est toujours là, vraiment, cet homme est tout le temps là. Elle lève le petit doigt et il accourt, on s’attend presque à ce qu’il aboie, tellement il est à sa disposition. On a cette impression un peu navrante que tous les hommes la veulent, ce qui ne peut en rien la rendre attachante. De même, je l’ai trouvée hautaine. Elle ne se remet pas en question. La narration à la première personne ne fait qu’amplifier cet apriori négatif sur Juliette. Pourtant, il y avait tous les bons ingrédients pour en faire une héroïne à laquelle on a envie de porter secours, hélas, sa grossièreté, son attitude et ce caractère un peu trop fier m’ont complètement rebutée.

Quant à Brayden, je suis sans voix et sans mot. Habituellement, je trouve toujours un point positif sur les personnages masculins même quand tout va mal. Quand je n’arrive pas à sauver un roman, le « héros » le fait. Or, là j’ai trouvé Brayden fade. Il est beau, il est photographe, c’est un grand garçon (je ne vous fais pas un dessin, haha !), mais c’est une serpillère ! A quel moment, va-t-il mettre Juliette face à la réalité ? Jamais ! A quel moment va-t-il lui dire stop ? Jamais ! Il accepte tout, il encaisse tout ! Et j’ai presque envie de dire qu’ils se méritent bien l’un l’autre quand….

SPOIL – SPOIL – SPOIL – SPOIL – SPOIL – SPOIL

Quand il va offrir à Juliette la bague de sa défunte épouse… Laquelle épouse s’est suicidée et était bipolaire.

FIN DU SPOIL – FIN DU SPOIL – FIN DU SPOIL

Enfin, j’évoque brièvement les personnages secondaires qui ont normalement pour rôle d’être des adjuvants, mais ils sont inexistants et sans intérêt puisque tout tourne autour de Juliette. Cela dit on peut comprendre que sa personnalité borderline éloigne les autres ou leur fasse peur, mais de vrai(e)s ami(e)s ne sont pas censés fuir devant les problèmes.

Quant à la romance qui se noue entre Juliette et Brayden. Je l’ai trouvée mal amenée, trop rapide. Brayden est quasi-immédiatement sous le charme de Juliette et va le rester. J’ai en revanche mal perçu les sentiments de Juliette pour Brayden

C’est donc malheureusement une déception pour moi. J’en suis désolée puisque j’ai vu beaucoup d’avis positifs sur ce roman, mais on ne peut pas plaire à tout le monde. Peut-être tout l’intérêt du roman résidait-il dans la difficulté de manier un personnage comme Juliette, de maintenir une continuité de ce caractère complexe, changeant et fragile. Je n’ai cependant pas réussi à avoir de la compassion pour elle, pourtant je suis moi-même hyper fragile, mais nous n’étions vraisemblablement pas compatibles.

Je vous invite cependant à le découvrir si les thèmes abordés font écho en vous.

Lucie

Life or death

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