Dans la poésie les mots se nourrissent de quelque chose que les autres genres ignorent : la charge de silence de chacun, une musique intérieure, son pouvoir de suggestion et une gamme inclassable de possibilités insoupçonnées. La question alors se pose de la profonde division entre l'usage mortifère conventionnel des mots et leur emploi comme élément de création et d'invention, c'est-à-dire : lorsqu'il retrouve sa valeur primitive, l'enrichit, et se fait véhicule d'une renaissance permanente.
Roberto Juarroz
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