D’un impressionnant charisme, le roi NONO TCHOUTOUO est de loin le monarque le plus prestigieux de son ère.
Il fut sans contexte l’un des chefs les plus craints et les plus adules de la région , tant par la durée de son règne (plus d’un siècle) que par son intelligence, sa magie et le nombre assez impressionnant de ses épouses et enfants (300 épouses et 700 enfants environ). Le 21ème roi de la dynastie Bangoua ne tolérait aucune ingérence dans les affaires de son « pays », bien qu’il avait des rapports courtois avec l’administration coloniale. Pour elle, il collectait les impôts. Comme tout roi de son époque. Bangoua, riche royaume engrangeait beaucoup de francs, le trésor était jalousement gardé par le souverain. En 1931 Foh Nono Tchoutouo perd son ainé et unique frère.
Le triste événement le marque profondément. Meurtri de chagrin, il décide d’organiser des obsèques à la mesure de l’amour qu’il portait au défunt. Il oint la tombe d’huile de palme, produit rare et très prisé à l’époque, et, sacrilège, enterre son frère avec l’argent des impôts. La nouvelle parvient aux oreilles de l’administration coloniale à Bangangté, qui ne tarde pas à se rendre à Bangoua. La sanction tombe, Sa Majesté Nono Tchoutouo doit être exilé à Foto près de Dschang, alors chef lieu de la région de l’Ouest. L’exil dure 18 ans. Des années au cours desquelles le roi déchu reste populaire auprès des siens.Il reçoit de la visite au quotidien.
Les Bangoua vivant dans le département du Moungo se distinguent particulièrement. A chacun de leur voyage à Dschang, ils gardent comme présent au roi du macabo qui pousse en abondance sur leurs terres volcaniques. Une partie de la récolte du macabo est vendue pour acheter des produits tels que le savon, l’huile de palme, le sel et autres commodités. Le roi est donc bien servi par ses fils et filles du Moungo. A son retour d’exil en 1948, il décide de leur rendre hommage en décrétant une fête annuelle qui scellera la réconciliation et la paix entre les Bangoua.