"Spéculer avec notre assiette" dénonce le gros titre au centre
Cash, le supplément économique de Página/12, paru dimanche, a fait appel à un chercheur français, auteur d’un ouvrage sur la politique économique de Mauricio Macri, pour raconter l’histoire de la régulation de l’alimentation depuis la nuit des temps. Le quotidien de gauche milite pour que le gouvernement protège l’alimentation des spéculations dont elle fait l’objet en cette période de crise et il y met les moyens cette semaine.
Dans son édition générale du jour, Página/12 dénonce aussi la tentative du collectif des grands propriétaires agraires (mesa de enlace) de mettre la main sur l’INTA, l’institut national de technologie agricole, qui a pour mission d’aider et de soutenir, entre autres, les petites exploitations familiales et amérindiennes et leur recherche d’authenticité et de qualité (agriculture biologique, promotion et protection de la biodiversité et de l’environnement, culture de semences anciennes et de variétés autochtones, etc.) et doit intégrer leurs représentants dans son organigramme (1).
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
Pour en savoir
plus :
lire l’entrefilet de Andrés Asiain sur les enjeux de cette régulation dans l’économie argentine actuelle
lire l’article sur les querelles au sein de l’INTA
(1) C’est un
vieux problème en Argentine. Sous l’Ancien Régime, à la fin de
l’époque coloniale, Manuel Belgrano (1770-1820) avait déjà
vainement tenté d’intégrer les producteurs locaux dans le
consulat royal de commerce (corporation des marchands), dominé par
les grands négociants espagnols qui avaient seuls le privilège de
commercer avec la métropole. Il ne l’ont jamais laissé faire !
De nos jours, les petits agriculteurs que les gros propriétaires
tâchent de chasser de l’INTA accomplissent un travail
indispensable de montée en gamme des produits traditionnels
argentins. Ils sont ainsi en train de constituer un patrimoine
culinaire et gastronomique de valeur, en passant de plus en plus par
des circuits courts, tout ce dont les gros producteurs ne veulent pas
parce que c’est trop de travail pour adapter leurs procédures et
ça les obligerait aussi à augmenter les salaires de misère qu’ils
payent à leurs employés permanents et aux saisonniers.