Ayant ramené de son voyage aux confins de l’Asie une passion immodérée pour les batraciens, Antonin M. tapissa les murs de son salon de photos de l’animal puis érigea dans son jardin de minuscules chapelles ardentes à l’effigie du crapaud couronné. L’automne venu, il accueillit avec joie l’annonce d’une dépression atmosphérique approchant. Au plus fort de l’orage Antonin M. s’allongea dans l’herbe, la bouche ouverte pour avaler la pluie, espérant que son corps augmenterait de volume pour et lui permettrait de devenir un homme crapaud. Mais à la place, il se noya dans trente centimètres d’une eau croupie.