Après avoir annoncé la cessation des activités opérationnelles de cette initiative humanitaire et affirmé avoir donné mandat au Cabinet Ernst and Young pour un nouvel audit des comptes, ce cabinet via un communiqué dément formellement.
Au Mrc, on crie à une manœuvre du régime qui aurait fait pression sur cette entité à la réputation planétaire. «J’ai décidé pour commencer, de donner mandat au cabinet Ernst and Young, l’un des 4 plus grands cabinets d’audit et de conseil au monde, pour évaluer les systèmes d’information afin d’établir clairement les raisons de l’écart d’un montant d’environ 330000Euros, observé entre les chiffres affichés par les plateformes de collecte en ligne et le montant cumulé des sommes encaissées par les opérateurs Stripe et Paypal et reversées dans le compte bancaire de Scsi». Propos de Maurice Kamto dans une adresse, jeudi 4 février 2021, à l’endroit des compatriotes et des généreux donateurs, ayant permis à l’opération Survie-Cameroon-Survival-Initiative, d’atteindre ses buts.
24 heures après cette sortie médiatique, patatras ! Le nommé Joseph Pagop Noupoué, sort de son anonymat. Bien plus, de sa réserve et assène, pince-sans-rire un démenti retentissant. Un communiqué devenu viral sur les réseaux sociaux numériques, publié vendredi 12 février 2021 est attribué à la filiale camerounaise du célèbre cabinet international, Ernst and Young. Cette entité avoue n’avoir accepté de la part du président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), par ailleurs promoteur de l’initiative Scsi, un mandat pour mener une mission en faveur de cette opération. In extenso, Joseph Pagop Noupoué soutient : «aucun mandat n’a été accepté par aucune société membre de son réseau pour une mission de quelque nature, en relation avec l’opération Survie Cameroon Survival Initiative». Une réponse du berger à la bergère !
Engagements
Suffisant pour que des thuriféraires du régime de Yaoundé en fassent leurs graines à moudre. Toutes choses qui sont à l’origine des ripostes tapageuses des partisans de Maurice Kamto. Ils affirment en chœur qu’ «il s’agit d’un volte-face ». Car l’audit commandé par Maurice Kamto a bel et bien été négocié et conclu, non pas avec la représentation Cameroun de Ernst and Young, mais plutôt avec Ernst and Young à Paris. Plus grave, ce rebondissement est justifié selon nombre de militants du Mrc par le fait que «des personnalités, membres du gouvernement camerounais ou proches du régime ont pris contact avec Ernst and Young Paris et Cameroun, pour leur demander de se soustraire aux engagements pris auprès de Maurice Kamto» Ces pressions, apprend-on, seraient accompagnées de menace de rupture de nombreux contrats auraient ou pourraient avoir avec le gouvernement du
Cameroun ou des entités à la solde du régime.
Illégalité
En rappel, c’est le 31 décembre 2020 que Maurice Kamto annonce la cessation des activités opérationnelles de l’action humanitaire collective Scsi. De la bouche de Maurice Kamto, himself, la clôture administrative de l’initiative devait se matérialiser par la production d’un certain nombre de rapports. «Premièrement, un rapport complet de la gestion comptable, financière et opérationnelle de Scsi, à préparer par le président du comité de gestion. Deuxièmement, le rapport de l’audit confié par le président du comité de gestion au cabinet ACDB Consulting. Troisièmement, mon rapport moral, en tant qu’initiateur de Scsi, à la communauté des donateurs et toutes les autres parties prenantes». En attendant ces rapports, Maurice Kamto a pris connaissance de la «Note de synthèse » du rapport d’audit datée du « 22 janvier 2020 », faite par le cabinet ACDB Consulting.
Pour le président national du Mrc, la conclusion de cette «Note de synthèse» fait état de l’incapacité de l’auditeur à « établir de manière formelle l’origine [de] l’écart» constaté entre les montants affichés par les plateformes de collecte en ligne et le montant cumulé des sommes encaissées par les opérateurs Stripe et PayPal et reversées à Scsi. L’auditeur de l’opération Survie Cameroon Survival Initiative (Scsi), lancée pour lutter contre la Covid-19, n’a pas pu établir les raisons de cet écart équivalent à environ 217 millions Fcfa. D’où le choix du Professeur Maurice Kamto, de recommander un nouvel audit dans le souci de clarifier et d’assurer toute la transparence nécessaire, liée à cette opération d’appel à la solidarité internationale. Bon à savoir, l’Initiative Scsi avait été déclarée hors-la-loi par le Minat, AtangaNji, qui en son temps, relevait le caractère illégal de cette démarche en porte-à-faux avec le cadre réglementaire tricoté par la République. Dans ces conditions, sera-ce possible d’enclencher des poursuites judiciaires à l’endroit des acteurs de cette opération, qui seraient présumés coupables de détournement de fonds, ce d’autant que l’initiative est frappée du sceau de l’illégalité ? Vaste question…