Je n'ai aucune attirance pour les chaînes ou les transports en commun. Ni sur les réseaux sociaux, ni ailleurs.
Partant : en Novembre je ne laisse pas ma moustache pousser, pas plus que je n'ai le moins du monde envisagé de me mettre au régime sec en Janvier !
A vrai dire : mes contre résolutions de Janvier sont encore plus fortes que celles de Novembre.
Oui, le côté : "je fais un truc symbolique et ponctuel et çà réglera la question jusqu'à l'année prochaine, quand le temps du symbole sera revenu" ne me convient pas.
C'est une question de principe, ou une posture diront ceux qui ne m'aiment pas, mais pas (que ?) un problème de gestion du manque et de la frustration (même en ce qui concerne le vin, car en ce qui me concerne il n'y a aucun risque de frustration par manque de moustache).
Bref cette année encore : pas de #dryjanuary pour moi.
Ce fut plutôt l'inverse puisque j'ai repris la suggestion de Dany Rolland en optant pour un #DryWhiteJanuary.
Une résolution à laquelle je me suis tenu ... comme quoi en la matière, l'acceptation puis le succès tiennent plus à la motivation qu'aux questionnements laborieusement abordés dans l'introduction de ce billet ...
J'ai commencé par le Blanc de Reignac (2018).
Ce vin a joliment fait le repas, depuis l'entrée : un saumon fumé / mariné
jusqu'au plat : un risotto aux cèpes (ici au tout début de son élaboration).
On me rétorquera, sans doute à raison, que sur le risotto aux cèpes j'aurais pu opter pour un vieux Chenin qui truffe (par exemple le Clos la Lanterne (2002) de Benoit Gautier) mais je suis resté au Blanc de Reignac.
Nota : pour le risotto (aux cèpes ou à n'importe quoi d'autre) ma recette est simple : après avoir rendu le riz translucide en l'ajoutant à de l'huile chaude, il faut le reprendre au vin blanc avant de lancer la longue cuisson au rythme des ajouts d'eau successifs.
La partie essentielle de cette recette est de reprendre aussi le cuisinier au vin blanc. Abondamment et, cette fois, sans y ajouter d'eau.
Avec ce Blanc de Reignac c'est très facile.
Ça ne l'a pas toujours été : il y a quelques années, au Château, j'avais eu l'occasion de goûter une verticale de ce vin.
10 - 11 - 12 - 13 - 14 - 15 et 16
Les avis étaient, bien sur, partagés.
Pour ma part les 10/11/12 étaient marqués par un boisage excessif, écrasant. Et, de surcroît, avec des notes d'oxydation qui ne sont pas ma tasse de thé.
Mais certains participants ont adhéré à ce que je rejetais.
J'ai fort heureusement découvert le Blanc de Reignac lors des présentations en primeur du millésime 2013.
Et il y avait un très joli vin, que j'ai fait entrer en cave. L'élevage en était bien plus raisonné et raisonnable que celui de ses prédécesseurs (que je ne connaissais pas encore) et c'était très bien ainsi : le vin était en avant, même si un carafage et une température pas trop basse aidaient à garder l'élevage au second plan, pour qui le buvait jeune.
Suivant cette cuvée j'ai pu apprécier l'évolution de son élevage et, donc, de sa qualité sensorielle (toujours de mon point de vue).
Et le 2018 est tout simplement très beau.
Au nez, agrumes et notes exotiques rappellent qu'il y a du Sauvignon blanc. Mais sans excès, sans caricature, car ces notes sont rehaussées de pointes florales (fleurs blanches) et fruitées (pêche, blanche là aussi).
La bouche est ronde, ample, d'un bon volume, avec la tension qui va bien pour dynamiser et prolonger les sensations tactiles et aromatiques.
Jolie finale complexe, fine et longue.
Beau vin de gastronomie.
Plus de 2018 disponible au Château mais le 2019 est également une très belle réussite.
Il est en vente (21 €) sur le site du Château de Reignac