Wrong Turn (2021) // De Mike P. Nelson. Avec Matthew Modine, Emma Dumont et Charlotte Vega.
« You think you can go back the way you were? »
Je me demande si je ne suis pas l’un des rares fans de la franchise Détour Mortel (2003-2014) mais bien qu’il soit peut-être trop tôt pour faire un reboot, il est là et je dois avouer que le créateur originel n’a pas déçu. C’est Alan B. McElroy, qui avait écrit le premier film en 2003 (et les deux suivants avant d’abandonner la franchise) qui est de retour pour ce retour réussi. Bien que cela reprenne le principe de Wrong Turn, ce nouveau film est plus inspiré par Wrong Turn que réellement un remake du film originel. Ici point de cannibales aux visages incestueux mais une société nouvelle bâtie au XIXème siècle dans le but de fuir le déclin de l’Amérique. Je dois avouer qu’en commençant Wrong Turn je voulais voir des cannibales avec des visages dégueulasses car c’était ce qui faisait le charme de cette franchise mais la façon de tourner l’histoire ici est différente et surtout fascinante. En plus de développer toute une nouvelle mythologie (qui pourrait perdurer au delà de ce film), Wrong Turn parvient aussi à redorer sur bien des points la franchise. Les derniers films n’étaient pas forcément reluisants (bien qu’ils soient fun à mes yeux).
Un groupe d'amis se retrouvent coincés en bordure d'une forêt peuplée par d'étranges créatures. Ils disparaissent au fur et à mesure...
Wrong Turn oublie donc le torture porn (un genre qui est désormais un peu passé de date) pour mieux se concentrer sur l’horreur pure et dure. On est plongé dans cette montagne sauvage avec des gens qui sont tout aussi sauvages. Pour faire écho à la franchise, Wrong Turn reprend tout de même les meurtres sanglants et les pièges dans la forêt. C’est très graphique mais parfait car c’est aussi tout ce que j’attendais d’un tel film. Wrong Turn ne cherche pas à prendre des pincettes et de facto on se retrouve avec un film d’horreur qui a quelque chose à envoyer au spectateur, pas comme d’autres qui n’osent pas suffisamment. Celui-ci calcule en plus suffisamment bien son rythme pour donner l’impression de voir deux films en un seul. La première moitié se concentre sur ce groupe d’amis coincé dans la forêt et la seconde sur la quête du père pour retrouver sa fille disparue depuis plusieurs semaines. L’ensemble parvient à fonctionner car il est lié de façon intelligente. Je ne pensais pas dire que Wrong Turn soit un film d’horreur intelligent mais c’est le cas. Peut-être que cela ne sera pas du goût des autres mais pour moi c’était ce que j’avais envie de voir : une nouvelle vision de cette histoire de départ que j’adore encore aujourd’hui. Wrong Turn est pour moi l’une des meilleures franchises d’horreur et aussi l’une des plus identifiables.
Ce retour n’augure pas forcément de faire une franchise aussi mémorable que la précédente mais je ne serais pas contre voir une suite. Il y a suffisamment de choses ici pour permettre de retourner dans cette montagne et tuer à nouveau des gens pour le plaisir et s’amuser (car c’est un peu le but).
Note : 6.5/10. En bref, un film d’horreur qui change un peu la donne mais de façon intelligente.
Prochainement en France