Nous, et le désir

Le Printemps des poètes décline le désir sous de multiples formes. Dans les anthologies publiées à cette occasion par les éditions Bruno Doucey et Le castor astral, près de deux cents poètes s’expriment à ce propos sous diverses formes : la situation dans laquelle on nous tient pourrait nous faire penser que le désir doit être mis sous le boisseau. Mais il n’en est rien. En écoutant HK et les Saltimbanks, on se prend à vouloir « danser encore, voir nos pensées enlacer nos corps ». Une autre chanson du même groupe affirme : « la fin du moi / le début du nous ». C’est autour de ce « nous » que vous allez tisser le texte de ce temps dit de vacances. Ce sera le « nous » que vous voudrez, réel, amoureux, social, imaginaire, un « nous » qui n'est pas la négation du « je », qui est bien plus qu'une addition de « je » puisqu'il est plutôt fait de la rencontre d'un « je » et d'un « tu » et d'autres.

HK et les Saltimbanks chantent « Nous, on veut continuer à danser encore » (vous pouvez voir une vidéo en cliquant sur l'image). Votre texte commencera par une affirmation de la sorte : « Nous, on veut continuer à… ». Mais peut-être ne voulons-nous pas seulement continuer, peut-être voulons-nous autre chose. 

Dans un dictionnaire de synonymes, au mot désir, vous trouverez d’autres mots : amour, besoin, but, convoitise, demande, envie, espoir, exigence, faim, flamme, goût, idée, impatience, libido, objectif, passion, rêve, sensualité, soif, souhait, voeu, vouloir et quelques autres. Prenez-en deux ou trois et construisez votre texte autour d’eux.

Exemple :
Nous, on veut continuer à pouvoir nous réunir, nous rencontrer, nous embrasser. Nous ne voulons pas d’un monde fermé, de plus en plus fermé, et que plus personne ne marche dans la rue soudain. Nous avons besoin d’aller voir ailleurs même si l’ailleurs n’est que de l’autre côté de la rivière. Nous découvrons que chacun de nos gestes nous relie aux autres, connus et inconnus, et ces gestes nous manquent. Nous avons le goût de la musique, de la danse, et de la parole, et de la lecture. Nous désirons encore écouter, voir, sentir, goûter, toucher. Qu’on ne nous en prive pas. Nous n’avons aucune confiance dans l’esprit de concurrence, du toujours plus, plus vite, plus fort, plus loin. Nous espérons avoir du temps et en donner, marcher seul ou ensemble et pas tambour battant, faire des vacances un temps de plénitude et du travail une création partagée. Nous qui aimons la vie et le monde, nous rêvons d’offrir la vie et le monde aux enfants pour qu’ils les transforment à leur tour.

C’est à vous main tenant. Merci d’écrire un texte à la première personne du pluriel, quelques phrases exprimant un désir, une volonté, une envie. Et merci de le poster dans les commentaires ci-dessous.