Les jeunes du quartier viennent cracher leur haine sur le mur en briques de la rue. On les aperçoit approcher en bande disparate à la tombée de la nuit, des bombes de couleurs dans les mains. Les gens disent qu’il vaut mieux peindre des graffitis que de se taper dessus. Alors on reste derrière nos fenêtres, à l’abri derrière nos rideaux et nos murs chauffés par le feu de cheminée. On les regarde briser l’œuf de leur férocité personnelle et y puiser le jaune des longues lignes de fuite qu’ils tracent sur le mur.