Trois moments sur ARTE en scène.
La compagnie Massala danse un extrait de Näss devant La Fée électricité de Raoul Dufy au Musée d’art moderne de Paris. Huit hommes entraînés par le rythme qu’ils se donnent eux-mêmes, certains instants s’inscrivant dans la fresque, d’autres trouvant leur sens au milieu de l’espace, tournant, tenus ensemble, ou déclenchant la relation d’un duo. Comme presque toujours dans la Compagnie Massala, les danseurs sont tous présents pendant la pièce, aucun ne sort du champ, l’énergie est commune, partagée, pieds nus sur le sol.
C’est aussi les pieds nus du funambule qu’on voit dans le spectacle de la Compagnie Singulière, AmalgameS. Tous sont vêtus d’un uniforme marqué « SECURITE », assurant en effet la sécurité d’un seul, vêtu différemment, montant et marchant sur le tube courbé des barrières, de plus en plus haut jusqu’à toucher les nuages où il pourrait disparaître. Sans lui les autres ne seraient qu’un rappel de la vie sécuritaire ; sans eux, il ne serait pas sécurisé. Entre eux, le pacte, c’est la vie.
Chloé Moglia aussi touche les nuages, avec lenteur, fragile et forte. Fragile à côté de ruines de constructions humaines, au bord de l’océan, défiant le vertige, saluant l’infini. Sa respiration s’accorde au mouvement des vagues. Elle est seule dans l’image, avec son risque mesuré et la puissance d’un vol qui ne tient qu’à un geste assuré. Les oiseaux s’en étonnent. Et l'horizon n'en revient pas.