Selon le journal en ligne Dân Tri, la police de la province de Nam Dinh (Nord) vient d'intercepter un transport de 11 enfants destinés à être illégalement adoptés à l'étranger.
Trois inculpés Trân Trong Lam, Vu Dinh Loi (chef de la station clinique de la commune de Yên Tiên), Truong Công Lich (chef de la station clinique de la commune de Yên Luong) sont traduits en justice pour falsification des sceaux d'organismes publics destinés à valider le nombre de nouveau-nés pour l'adoption par des étrangers.
Selon l'enquête, depuis plusieurs années, Trân Trong Lam demande des nouveau-nés en divers lieux afin de les présenter à Vu Dinh Loi et Truong Công Lich. Ces 2 derniers créent de faux dossiers sur l'origine de ces nouveau-nés pour les envoyer au Centre de soutien humanitaire et d'enseignement professionnel des enfants en difficultés du district de Y Yên. De 2006 à ce jour, ce centre et celui de patronage social du district de Truc Ninh ont ainsi rendu possible l'adoption d'une centaine d'enfants de moins de 5 ans abandonnés ou en difficulté pour être adoptés à l'étranger.
Le Centre de patronage social du district de Truc Ninh, fondé en février 2005, a reçu 242 enfants abandonnés, dont 221 ont été adoptés à l'étranger.
Actuellement, les services compétents de Nam Dinh ont envoyé 11 enfants d'entre 2 et 5 mois du Centre de soutien humanitaire et d'enseignement professionnel des enfants en difficultés du district de Y Yên à l'établissement de patronage social de la province pour les placer en sécurité. Ils ont de même demandé aux organismes compétents de suspendre les activités de ces deux centres fautifs.
L'enquête est en cours.
Source: Courrier du Vietnam.
Craintes d'irrégularités dans des adoptions internationales au Vietnam.
Le Vietnam s'inquiète d'irrégularités dans des procédures d'adoptions au nord du pays, dans des centres travaillant notamment avec la France et l'Italie où la police soupçonne, selon la presse et les autorités vietnamiennes, de faux documents sur l'origine d'enfants.
Selon la très officielle Agence vietnamienne d'information (AVI), qui a renchéri sur des informations du quotidien Tuoi Tre, la police a récemment arrêté les responsables de deux centres sanitaires. Ils sont soupçonnés d'avoir fabriqué de faux extraits de naissance pour que des enfants, présentés comme abandonnés, puissent être adoptés dans deux centres de la province de Nam Dinh. Contactée par téléphone par l'AFP, la police locale s'est refusé mercredi à tout commentaire.
"Le problème dans les deux centres de Nam Dinh est que la police soupçonne des faux papiers sur l'origine des enfants", a simplement répété à l'AFP Vu Duc Long, responsable des adoptions internationales au ministère de la Justice. Selon lui, depuis qu'ils ont obtenu leurs homologations en 2005 et 2006, les deux centres ont envoyé un peu plus de 300 enfants à l'étranger, aux Etats-Unis, mais surtout en France et en Italie. Avec plus de 900 adoptions sur un total d'environ 2.000, les Américains ont été les plus nombreux à adopter au Vietnam l'an dernier, devant les Italiens (un peu plus de 300) et les Français (un peu moins de 300), selon des chiffres du ministère.
Soucieux de préserver l'image du système vietnamien, récemment violemment attaqué par Washington, Vu Duc Long a assuré que les dossiers traités par les deux centres avaient suivi les démarches légales. Et que si problème il y a eu à l'origine, il n'était donc pas détectable par le ministère. L'une des particularités du système vietnamien - et c'est l'un des principaux reproches qui lui est fait - est d'être encore très décentralisé, avec énormément de pouvoir entre les mains des responsables provinciaux. "Pour l'instant, c'est la province qui attribue un enfant à un couple", a encore reconnu Vu Duc Long. "Le ministère n'a qu'un pouvoir de recommandation, peut bloquer une adoption, mais n'a pas le vrai pouvoir de décision."
Plusieurs pays souhaiteraient voir le pays communiste adhérer à la Convention de La Haye, pour permettre à Hanoï de davantage contrôler les adoptions. Le processus prend du temps, mais il est en cours. L'idéal, selon Vu Duc Long, serait de transférer au ministère de la Justice "le vrai pouvoir de décision". "Si l'on peut faire cela, les problèmes comme ceux que l'on voit à Nam Dinh disparaîtront". Le Vietnam avait suspendu il y a quelques années les adoptions étrangères en raison des risques de trafic d'enfants.
Les procédures avaient repris à partir de 2001 sur la base de conventions bilatérales. Mais les craintes d'irrégularités n'ont jamais totalement disparu. Fin avril, les Etats-Unis ont sorti un rapport accablant sur la situation, dénonçant entre autres de fausses déclarations qui montaient de toutes pièces des abandons. Mais le document a provoqué la colère de Hanoï et empêché le renouvellement de la convention passée entre les deux pays. Au 1er septembre, les Américains ne pourront à nouveau plus adopter au Vietnam.
Belga/7sur7
A la une - Nam Dinh - Adoption
"Trois personnes ont été placées en détention provisoire dans la province de Nam Dinh suite à la découverte a bord d'une voiture transportant 11 enfants des documents officiels falsifiés dans le but de les faire adopter illégalement par des familles étrangères. L'un des suspects, Tran Trong Lam, a avoué avoir découvert ces enfants en bas age issus de régions et de milieux différents du pays et les avoir remis à deux autres complices, Vu Dinh Loi et Truong Cong Lich, chef de dispensaires médicaux des communes Yen Tien et Yen Luong, auteurs des faux dossiers sur l'origine et la situation des enfants. Ces enfants ont ensuite été placés au centre d'aide humanitaire du district de Y Yen. Depuis 2006, ce centre a envoyé plus de 300 enfants de moins de 5 ans à l'etranger pour être adopté.
Trois organisations étrangeres dont deux francaises (Destimes et Médecins du Monde) et une italienne (Moniri) ont ete impliquées dans cette affaire car elles financent ce centre. Jusqu'au 21 juin 2008, ce centre leur a remis plus de 100 enfants a adopter."
Consulat général de France à Ho Chi Minh Ville. Revue de presse du 14 au 18 juillet 2008.