Il était une fois trois nanas, elles sont passées au cimetière pour récolter les urnes contenant les cendres de leurs mamies défuntes, pour en faire quoi, tu te demandes, aucune réponse, mais elles ont créé un groupe rock: Grandma's Ashes!
Tu te souviens des Parisiennes, celles qui serinaient "Il fait trop beau pour travailler" en 1964, ben, aucun rapport, ou alors un tout petit, Eva Hägen ( bass, lead singer) , Edith Seguier ( drums, backings) et Myriam El Moumni ( guitar, backings) nous viennent de la Ville Lumière, dirigée par une fière Hidalgo, celle qui a déclaré la guerre aux petites autos ( et aux moins petites aussi, pas d'ostracisme!).
Au lycée, déjà, Eva se la joue Nina Hagen et se retrouve dans un groupe se proposant de mettre les gens vieux sur un bûcher, les deux autres en ont profité pour ramasser les cendres et proposer Grandma's Ashes comme nom de scène.
Les filles s'aguerrissent sur les planches en région parisienne, un gars a filmé une de leurs prestations au Supersonic, en 2017, mais il faut attendre fin 2020 pour voir la parution d'un premier EP, ' The Fates'.
Label: Blood Blast Distribution
1 - A.A
2 - Radish Cure
3 - Daddy Issues
4 - Song for Fiona
5 - Outro
Coup d'oeil à la pochette avant d'écouter l' extended play, elle représente Clotho, Lachesis et Atropos et leur fameux fil, la première file nos destinées, la seconde se charge de la distribution et la troisième, la moins sympa, l'inflexible munie de ciseaux, coupe le fil de la vie.
Nos trois parques contemporaines ont belle allure sur fond vermillon, mais méfiance, elles se consacrent à nos destins.
Intro stoner pour ' A. A.' ( ? alcooliques anonymes, action anti-fasciste?, les Augustins de l'Assomption?), riffs lourds et chorale sépulcrale, avant une galopade de la basse annonçant le chant virginal de la première femme, Eva.
La structure de la plage est complexe, après une soudaine rupture, la guitare se déchaîne puis vient un dernier mouvement planant pour te décontenancer de plus belle.
Insolentes, jeunes personnes!
En s'inspirant des recueils de diététique écrit par l'ineffable Rika Zaraï, paix à son âme, les divinités mythologiques nous proposent 'Radish Cure'.
La cure prévoit du grunge, du post-punk, du fuzz rock et de la noise à dose gargantuesque, un cocktail qui risque bien de te guérir de tes petits désarrois gastriques.
'Daddy Issues', le single extrait de l' EP, démarre sur cris de sirènes et drumming bestial, après les deux tirades précédentes, les changements de rythmes n'auraient plus dû nous surprendre, et bien, si, on s'est une nouvelle fois laissé berner.
Cette plage, épique, tantôt hargneuse , tantôt grandiloquente, passant du gros stoner, au prog rock, en n'écartant pas des éléments classiques ou indus, va secouer ton âme et tes tripes, surtout si tu as la bonne idée de visionner le clip, aussi noir que surréaliste.
Certains avancent Muse, c'est relativement acceptable, on y ajoute Puscifer,
Fiona Apple, peu plausible, un érudit présume qu'il s'agit de la princesse Fiona, personnage fictif de la série Shrek.... pour tout dire, cela n'a guère d'importance.