Vienne, le 24 juillet 2008 - Greenpeace salue la décision du ministre autrichien de la santé qui a pris un moratoire sur l’importation du très controversé MON863 de Monsanto, un maïs génétiquement modifié pour produire un pesticide. Greenpeace a toujours fortement critiqué la décision de la Commission européenne d’autoriser ce maïs sur le marché communautaire. Car cet OGM a de quoi inquiéter. Des études contradictoires sur les effets du MON863 révèlent que les rats nourris avec cet OGM présentent des anomalies…
La polémique sur le MON863 a commencé en mai 2004, quand un article du Monde a révélé la modification de la composition sanguine ainsi que d’éventuelles atteintes aux organes internes des rats nourris avec ce maïs. Cela n’a pas empêché, en janvier 2006, la Commission européenne d’autoriser le MON863 pour l’alimentation animale et humaine, en se basant sur des tests toxicologiques menés par Monsanto elle-même. Cette décision a été prise contre la volonté de la majorité des États membres. En janvier 2004, quatorze Etats avaient voté contre l’autorisation de cet OGM alors que seulement cinq Etats se prononçaient sa faveur.
L’année dernière, une étude scientifique réalisée par le CRII-GEN (Comité de recherche et d’information indépendante sur le génie génétique) pour Greenpeace et publiée dans la revue américaine à comité de lecture Archives of Environmental Contamination and Toxicology, a confirmé ces craintes en montrant que des rats nourris pendant 90 jours avec du MON863, présentent des anomalies au foie, aux reins et au sang qui pourraient être des signes de toxicité (voir le rapport).
« Le cas du maïs MON 863 prouve bien que les sociétés de biotechnologies telles que Monsanto n’ont aucun scrupules lorsqu’il s’agit de faire autoriser leurs OGM. Et les lacunes des procédures d’autorisation européenne des OGM sont véritablement alarmantes » déclare Rachel Dujardin de Greenpeace France « Le moratoire autrichien lance un avertissement clair aux commissaires européens qui supportent aveuglément le génie génétique et contribue fortement à la protection des consommateurs ».
Greenpeace appelle la France et les autres membres de l’Union européenne à procéder immédiatement au retrait du maïs MON863 du marché communautaire et à réviser les procédures d’autorisation des OGM.