Ce que je préfère sans doute, en matière de roman policier, c’est le mélange entre enquête et monde de l’art. Et, avec ce roman là, nous sommes servis… Pourtant, lorsque le commandant Vicaux de la brigade criminelle est dépêché sur les lieux d’un assassinat, et qu’il découvre un cadavre dévoré partiellement par des porcs affamés, il ne peut se douter qu’il vient de mettre les pieds dans un tel milieu. La victime, Ivan Katos, riche collectionneur d’art parisien a en effet été jeté en pâture aux cochons dans une ferme près de Paris. Pourquoi ? Sa fortune semble cacher des secrets douteux. Le commandant Vicaux soupçonne par exemple un trafic de faux tableaux. Mais le Dufy, dont le collectionneur vient de négocier la vente, est bel et bien une oeuvre authentique. Alors, comment cet Ivan Katos, dont le passé s’avère être une nébuleuse mystérieuse, a-t-il constitué sa fabuleuse collection de tableaux fauves ? Accompagné de son équipe, le commandant Vicaux devra chercher des réponses près d’experts plus ou moins douteux mais également dans l’histoire, et dans cette vaste spoliation des oeuvres d’art qui a eu lieu pendant le régime nazi. Eric Mercier, l’auteur, est docteur en histoire de l’art et commissaire d’expositions, il sait donc de quoi il parle et sa connaissance du milieu transpire agréablement dans ce roman qui fait son job de polar. Cet opus est la suite de Dans la peau de Buffet, qui met déjà en scène le commandant Vicaux et sa compagne Anne, alors professeur d’histoire de l’art à la Sorbonne, mais il peut tout à fait être lu séparément, ce que j’ai d’ailleurs fait. Il m’a manqué peut-être un peu de vitalité dans celui-ci pour avoir envie d’ailleurs de découvrir rapidement le premier volet, mais il est possible que je cède quand même un jour à la curiosité.
Editions La Martinière – 7 janvier 2021
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…