Confiés à leur grand-mère, Emilie et son frère grandissent loin de leurs parents au Croisic. Travaillant en Inde, ils ont préféré partir seuls. La grand-mère et sa fille restée célibataire les élèvent dans un régime très autoritaire, voire vexatoire et frustrant. Emilie attend toujours les congés de Noël et d’été avec impatience pour retrouver sa mère. Lorsque les parents reviennent pour de bon, Emilie découvre rapidement la toxicité de sa mère, loin des idéaux qu’elle en avait jusqu’ici. Retorse, sa mère est charmante au-devant, mais toxique en privé une fois loin des regards. Emilie se fabriquera un univers à elle pour continuer de grandir avec un minimum de dégâts. S’en voulant se l’étroitesse de sa vie, la mère d’Emilie fait payer à sa fille le prix de sa misère affective. Devant le cercueil de sa mère, dans la grande maison familiale du Croisic, Emilie revoit défiler son enfance.
Claire Blanchard signe ici un roman dur, qui prend aux tripes. Elle démonte la machine infernale qui mène à une forme de vengeance : si je suis mal, les autres doivent l’être également ! Bons chrétiens, à la limite de l’extrême, il ne faut rien montrer aux regards des autres. Le qu’en dira-t-on est une sanction redoutée… De plus, faisant partie de la bourgeoisie bien-pensante, l’on se doit de toujours s’afficher en exemple de vertu. Le prétexte d’une bonne éducation leur permet de serrer au plus prés les enfants, jusqu’à ériger la maltraitance comme modèle éducatif. Emilie, cependant, ne perd pas sa capacité de rêver. Des rêves qui la font s’imaginer pianiste. Elle est douée et envisage d’en faire un métier. La musique est son refuge, loin du fracas de la vie. La hargne de sa mère sera telle que là encore Emilie devra renoncer.
Un roman qui met au jour les mécanismes poussant à faire subir aux enfants l’étroitesse de certains adultes. Claire Blanchard pousse loin se bouchon ! Ses personnages s’en veulent de l’échec de leur vie, il leur faut un exutoire et, ce seront les enfants. Cette une maltraitance qui se voile la face, elle est un fait, plus qu’une volonté de nuire. En effet, agacés de ne pas avoir la vie dont ils avaient rêvé, ils perdent leurs nerfs rapidement et ce sont les plus faibles qui en feront les frais. Des vies ratées qui conduisent à la violence, aux brimades, jusqu’au dégout de soi. Les enfants qui en sont victime se créent des mondes à eux. Si Emilie possède une farouche force de caractère, ce n’est pas le cas de son frère. Devant le cercueil de sa mère, alors qu’Emilie est maintenant adulte, elle se remémore son enfance avec la furieuse envie d’être déjà partie, loin !
Présentation de l’éditeur
Bouleversante histoire sur l’amour d’une enfant pour sa mère aux lisières de la folie, ce roman d’une grande justesse nous entraîne dans le cercle infernal de la violence familiale…
« Ker Kroaz. Le manoir où j’ai vécu enfant. Une demeure gigantesque avec une tourelle, entourée d’un parc donnant sur une petite crique, des pièces partout, fermées à clé pour la plupart. Au début des années 1980, de l’âge de cinq ans à l’âge de neuf ans, j’ai habité là avec ma grand-mère, Joséphine Vernois, mon petit frère, Jean-Baptiste, et tante Micheline, la sœur de ma mère.
Ma mère, si tant est qu’on puisse l’appeler ainsi, nous avait pondus, mon frère et moi, pouf, pouf, à deux ans d’intervalle, puis s’était promenée à travers le monde, une fois qu’on n’eut plus besoin de lui téter les mamelles, pour suivre mon père dans ses déplacements. On avait vécu tous ensemble à Palaiseau, mais un beau jour, ça y est, ça s’était décidé du jour au lendemain, mes parents avaient disparu et je m’étais retrouvée au Croisic avec mon frangin de trois ans. Ma mère nous avait confiés à ma grand-mère pour six mois, puis ces six mois s’étaient changés en années. »
La Danse de la tarentule raconte l’éveil douloureux d’une enfant éperdue d’adoration pour sa mère, monstre pervers au masque trop charmant. Dans ce roman, qui dit avec grande justesse l’enfance, Emilie émeut tout autant que sa volonté de rompre le cercle des violences familiales impressionne. Le jour où cette mère impose la tragédie, Emilie s’échappe de ses rets et ne la reverra pas de son vivant.
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Un peu de l’auteur
Après un Capes de Lettres Modernes et quelques années d’enseignement, Claire Blanchard publie en 2012 un recueil de nouvelles, Paris/La Baule.
En 2016, paraît chez Librinova son premier roman, irrésistible de drôlerie, Comment j’ai aidé ma copine à tuer le chat de son mec.
Elle signe ensuite neuf contes pour enfants aux éditions Leduc.s jeunesse, en 2017.
La Danse de la tarentule est son deuxième roman, paru tout d’abord sur Librinova.
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Détails sur le produit
• Éditeur : Presses de la Cité (14 janvier 2021)
• Langue : Français
• Broché : 320 pages
• ISBN-10 : 2258164087
• ISBN-13 : 978-2258164086
• Poids de l’article : 404 g
• Dimensions : 14 x 2.6 x 22.5 cm
<” La danse de la tarentule, de Claire Blanchard”>