On peut faire dire ce que l’on veut à des chiffres
Raymond Viger Dossier Société
Dès le début de la guerre, le baby boom a débuté. De 1940 à 1948, le taux de natalité n’a cessé d’augmenter d’année en année. Contrairement à ce que plusieurs peuvent penser, ce n’est pas la fin de la guerre qui a créé le baby boom, mais initialement les incertitudes qu’elle a causées qui ont motivé plusieurs jeunes couples à se marier et à avoir des enfants. Le retour des soldats en 1945 a aussi stimulé le taux de natalité qui a augmenté jusqu’en 1948.
De 1948 à 1957, le taux de natalité plafonne pour finalement amorcer sa descente dès 1958.
La diminution du taux de natalité va se poursuivre de 1958 jusqu’en 1997.
Personnellement, je définis le baby boom comme étant les enfants nés de l’influence de la Seconde Guerre mondiale. Mon père avait six ans quand la guerre a éclaté. Ce n’est pas cela qui l’a incité à fonder une famille!
Même si on inclut la période de l’augmentation du taux de natalité et les années où il était stable mais élevé, nous en arrivons donc à la conclusion que 1957 est la dernière année du baby boom.
Le déclin du taux de natalité débutant en 1958 jusqu’en 1961 serait donc une période non étiquetée dont je fais fièrement partie. Un no man’s landpris en sandwich entre les baby boomer et la génération X.
Démographes, sociologues et autres techniciens des chiffres sociaux n’ont possiblement pas apprécié de se retrouver avec cette période charnière et ont préféré tenter de nous intégrer dans un groupe.
Un mouvement social peut-il débuter avec une date précise? Un bébé né le 31 décembre 1960 est un baby boomer et celui né le 1erjanvier 1961 fait partie de la génération X? Que dire de jumeaux qui seraient ainsi séparés par une heure entre leurs accouchements et qui se retrouvent dans une telle situation?
La génération X se situerait de 1966 à 1976 pour certains démographes ou encore de 1961 à 1981 pour d’autres. Belle précision! Les enfants nés entre 1961 et 1965 seraient donc bipolaires, autant babyboomers que membres de la génération X?
Pourquoi cette différence d’interprétation?
Les nomenclatures pour définir notre étiquette sont basées sur l’évolution du taux de natalité. Si j’utilise les taux de natalité des États-Unis, je n’obtiendrai pas nécessairement les mêmes résultats que ceux du Canada ou encore du Québec.
Le taux de natalité de 40,6 en 1909 va descendre jusqu’en 1937 pour atteindre un plancher de 24,1.
À partir de 1938, le taux de 24,6 augmente d’année en année jusqu’en 1947 pour atteindre le plafond toujours inégalé depuis de 31,1. Le taux de natalité demeurera stable jusqu’en 1954. Le taux de natalité de 31,0 passera à 30,2 en 1955, 30,0 en 1956 pour une timide remontée en 1957 à 30,3. Mais à partir de 1958, le cycle d’une descente constante et continue se confirme. Son taux de 29,3 ne cessera de descendre pour plafonner autour de 11,0 en 1997.
Je suis Québécois. Je ne suis pas un babyboomer. Si les Américains ont des résultats différents, on peut comprendre. Ils ont élu Donald Trump.
Bien que j’aie à la base une carrière scientifique, les chiffres, on peut leur faire dire n’importe quoi. En ce qui me concerne, je suis un extraterrestre, dyslexique et fier de l’être.
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