Ils ont débarqué dans le matin rose, tapis dans les bosquets : toute une armée mexicaine munie de machettes rouillées et de pinces coupantes élimées. Au plus fort du levant, le soleil peinait à faire éclater leurs armes et même leurs yeux immobiles paraissaient morts, comme des poissons macérés dans du jus de chaussette. Ils sont restés là toute la journée, vibrant d’un râle lugubre et abscons qui décuplait les ombres de la forêt. Et puis ils sont repartis à la tombée du jour, machettes sur l’épaule et pinces coupantes au bout de leurs mains fébriles.