Me voilà de retour d'une petite balade bien agréable dans la nature. C'est une belle journée presque déjà printanière, légèrement ensoleillée, avec le mercure qui grimpe jusqu'à 13 degrés. Quelle quiétude, loin du stress du travail et de la ville, le sentiment presque d'une dimension parallèle, où le COVID et la Rat Race n'ont pas cours. On y croise des retraités seuls, en couple, certains promenant un de leurs petits-enfants en poussette. On y voit aussi des mères de famille papotant assises sur un banc ou adoptant un petit pas de course tranquille en tenue de sport. Et, comme un intrus au milieu de cette population "inactive", un quadra parvenant difficilement à dissimuler son sourire de vainqueur.
Durant cette promenade plusieurs sentiments un peu étranges se bousculent en moi. D'abord, l'impression d'être une espèce d'usurpateur ou d'un étranger qui n'a pas le droit d'être là à ce moment-là. "Tu devrais être en train de travailler" essaie de me susurrer mon reliquat de conscience professionnelle. Très vite toutefois je la fais taire en me concentrant sur le moment présent et en lui répondant : "Tais-toi. J'ai travaillé plus que de raison pour toi dans le passé. Il est temps pour moi désormais d'en récolter les fruits". De vagues souvenirs refont également surface. L'impression un instant d'avoir replongé dans l'univers insouciant de mes études universitaires, lors desquelles je flânais alors que tout le monde travaillait.
Et si c'était ça le bonheur ?
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