Il s’agit de la première étude sur la puissance des anticorps maternels chez les femmes enceintes diagnostiquées avec le COVID-19. Cependant les chercheurs restent prudents voire mitigés sur le transfert d'anticorps aux nouveau-nés, l’évaluant plus faible que prévu. L’étude, présentée lors du Congrès virtuel de la Society for Maternal-Fetal Medicine, s’interroge également sur l’effet de la vaccination de la mère durant la grossesse, sur ce même transfert d’anticorps neutralisants à l’enfant.
Les anticorps sont produits par le système immunitaire du corps pour aider à lutter contre les infections. L’étude a précisément examiné les niveaux d’immunoglobuline G (IgG) et l'activité de neutralisation, ce qui est l’une des mesures de la puissance de la réponse anticorps, dans le système immunitaire maternel : les anticorps IgG représentent en effet 75 à 80% de tous les anticorps du corps et peuvent traverser le placenta jusqu'au fœtus. Ces anticorps neutralisants vont permettre ainsi de réduire voire bloquer l'infection et de rendre les virus moins actifs chez le bébé.
Vacciner la mère pour augmenter la protection du bébé ?
D’autres études ont déjà analysé la réponse d’anticorps maternels à l'infection, mais cette nouvelle recherche est la première à examiner le transfert de ces anticorps à travers le placenta vers le fœtus. L'étude a analysé des échantillons de sang maternel et de cordon ombilical de 32 femmes testées positives au COVID-19 pendant leur grossesse.
- 100% des échantillons maternels collectés contenaient des IgG et 94% des anticorps neutralisants ;
- 91% parmi les échantillons de sang de cordon contenaient des IgG et 25% des anticorps neutralisants ;
- même asymptomatique, une femme enceinte COVID-19 positive développe toujours des niveaux élevés d'IgG et d'anticorps neutralisants.
Sur le transfert d’anticorps de la mère à l’enfant :
les anticorps reçus par le bébé in utero constituent l'un des principaux moyens du nourrisson de se protéger contre l'infection. Cependant, ici, les chercheurs n’identifient qu’un taux modeste de transfert d'anticorps de la mère à l'enfant, en particulier d’anticorps neutralisants. Ce taux, décrit comme modeste, sera précisé lors de la publication de l'étude. Le Dr Martina L. Badell, l’un des auteurs, expert en santé materno-fœtale et professeur agrégé à l'École de médecine de l'Université Emory explique que la prochaine étape sera également de comprendre pourquoi le transfert d'anticorps est différent et inférieur dans l'infection COVID-19 par rapport à la TME (transmission mère-enfant) d'anticorps au cours d'autres infections,
Il s'agira aussi de regarder si le transfert de ces anticorps neutralisants pourrait être boosté par la vaccination de la mère durant la grossesse.
Source: American Journal of Obstetrics and Gynecology (In Press) et Society for Maternal-Fetal Medicine to Hold 41st Annual Pregnancy Meeting Virtually 28-Jan-2021 First study to look at potency of maternal antibodies
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