Sing Sing Bar, de Mali Van Valenberg

Publié le 01 février 2021 par Francisrichard @francisrichard

Quand il n'est plus possible d'aller au théâtre, reste la possibilité de lire du théâtre. Ce n'est pas la même chose, car il faut laisser libre cours à son imagination et se faire le metteur en scène des images et des sons qui viennent par elle à l'esprit. Mais, c'est mieux que rien...

Cette pièce a été créée à Sion, au Petithéâtre, en novembre 2019. Il était prévu qu'ait lieu ce mois-ci une tournée au Théâtre du Pommier à Neuchâtel. Mais c'était avant. Avant que les États occidentaux, saisis d'hubris sanitaire, ne viennent figer le décor et ses habitants.  

Il ne faut pas se méprendre. Le Sing Sing de la pièce n'a rien à voir avec la prison de l'État de New-York. Le pub à l'enseigne de Sing Sing est un bar où on chantait naguère - une scène de karaoké en est le vestige - et où on entend maintenant de la musique d'antan.

Que s'est-il passé pour qu'on ne chante plus dans l'établissement? C'est au fil des disputes entre l'ancienne patronne, Solange, et sa fille, Vera, que l'histoire de ce naufrage se dessine. Pour plus de précision, il suffit d'écouter le monologue du seul client du jour.

Ce client, c'est Mister Nobody. C'est-à-dire personne. Mais il connaît l'histoire. Une fois joué son rôle, il laisse le soin à Solange et à Vera, quelques jours après, de s'entendre enfin, de redonner vie au bar en perdition et, peut-être, de ne pas chevaucher de chimères...   

Francis Richard

Sing Sing Bar, Mali Van Valenberg, 60 pages, BSN Press