Vérité est un thriller aux airs de cauchemar qui se teinte peu à peu de paranormal et joue avec nos nerfs.
Vérité nous piège dans une véritable toile d'araignée. John et Susan avaient tout pour être heureux. Un couple solide, des carrières professionnelles brillantes, une toute nouvelle et luxueuse maison londonienne... Jusqu'à ce que ce " tout " soit sur le point de s'écrouler. À moins que John ne parvienne à réunir un million de livres en un mois. À moins que le couple n'accepte la proposition douteuse d'un personnage insondable... C'est parti pour 700 pages de cauchemar !
Un démarrage trop en douceur
On ne présente plus Peter James, producteur et auteur de thrillers à succès. Ce n'était pourtant pas gagné avec ce titre qui a eu du mal à faire monter notre rythme cardiaque. En effet, il aura fallu 180 longues pages avant que l'on entre dans le cœur de l'intrigue. Heureusement, l'attente valait le coup.
C'est lorsque le couple accepte que Susan soit la mère porteuse de l'enfant de ce richissime et mystérieux Mr Sarotzini que l'histoire va s'emballer. Cette décision, plus subie que choisie, divise le couple dont les émotions et les angoisses s'accordent de moins en moins. Ils découvrent en effet une réalité bien éloignée de ce qu'ils s'étaient imaginés vivre et doivent faire face aux conséquences de leur choix...
Plongée en eaux troubles
Ainsi, une fois l'intrigue soigneusement tissée, le suspense ne fait alors qu'aller crescendo, et Vérité prend enfin des allures de page-turner. Le récit s'étoffe d'ambiances angoissantes, de personnages malsains, et de scènes que l'on se met à visualiser sur grand écran. On finit par douter de tout et de tout le monde dans cette histoire qui se teinte peu à peu de paranormal.
D'ailleurs, Peter James a choisi ici de montrer chacun de ses personnages dans toute sa complexité et ses parts les plus sombres. Qui est vraiment ce Sarotzini ? John est-il véritablement du côté de Suzan ? Et si cette dernière avait sombré dans la folie ? Qu'adviendra-t-il de cet enfant qu'elle porte ? On ne sait plus quoi penser ni à quoi s'attendre ! Voilà ce qu'on aime !
Pour lecteurs indulgents...
Bon, on a quand même froncé les sourcils à deux ou trois reprises. Pas très crédible, déjà, cette histoire de banquier avec lequel John s'entretient au sujet de grosses sommes d'argent... sans avoir la moindre information à son sujet ! Pas même un mail ou numéro de téléphone ! Et que dire du fait que cet étrange personnage propose d'emmener la femme de John à l'opéra, au musée, au restaurant... et que ça ne semble gêner personne ?
Et puis il y a ces morts qui s'enchaînent un peu trop ; et aussi ces choix de traduction qui laissent parfois à désirer. En effet, " comme quand on se cogne le petit juif ", " dehors il pleuvait des hallebardes " ou encore " on aurait dit qu'on la poignardait avec un kriss malais " nous ont laissés sceptiques.
Malgré ces défauts, des personnages peu attachants et une histoire un peu tirée par les cheveux, ce thriller aux frontières de l'étrange fait le job. Car si le suspense met un peu de temps à arriver, une fois là notre tension ne chute plus. Pas même une fois le livre refermé ! Pas de souvenir impérissable en perspective donc, mais un bon (et long) moment de lecture.