Coincés chez eux et angoissés, les Français en sursis n’ont eu d’autre choix que de s’occuper et de tenter de se rassurer en suivant l’évolution de l’épidémie à travers les médias, tous confondus. Manifestement, la peur est un bon levier pour ces derniers. Tous évidemment n’ont pas traité l’actualité de la pandémie de la même façon et les Français en sont bien conscients. Mais bon, toutes opinions confondues, la pandémie a plutôt été bénéfique pour les médias…. Plus que souvenez-vous la crise des Gilets jaunes où ils n’avaient pas su, pour certains d’entre eux, informer impartialement.
Les rédactions ont semble-t-il fait un effort pour l’information scientifique, laquelle jusqu’alors était plutôt le parent pauvre des médias. Les scientifiques ont envahi les plateaux de télévision, les colonnes des journaux ou les studios radiophoniques. A cette occasion, encore et toujours malheureusement, ceux-ci furent à 80% des hommes précise l’Association des journalistes scientifiques lors d’une journée Sciences et Médias.
Tous les deux ans, cette association - comme de nombreuses corporations professionnelles, les journalistes aiment regrouper ses membres par spécialités - organisent donc une rencontre pour parler des différents aspects reliant sciences et médias. Cette année, le thème était Femmes scientifiques à la Une! Les acteurs de la science et des médias se sont réunis pour dresser un constat peu réjouissant, pour poser les problèmes si on peut dire et pour y proposer ensuite des solutions. Un des postulats avancés est qu’il y aurait une plus faible proportion de femmes dans certaines disciplines scientifiques. C’est vrai, aujourd’hui même si les femmes sont plus nombreuses que les hommes dans l’enseignement supérieur, elles restent sous-représentées dans les filières scientifiques. Bien que ce ne soit pas le thème de ces échanges, il n’est pas inutile de se poser la question du pourquoi et d’essayer de comprendre le rôle des influences sociales et des éventuelles discriminations.
Les médias ont aussi un rôle à jouer pour tenter de comprendre cette situation, en invitant des femmes scientifiques ou en utilisant un vocabulaire approprié – en effet, si l’on parle de scientifiques, impossible de savoir s’il s’agit d’hommes ou de femmes, par conséquent, il faut souvent préciser femmes scientifiques, afin de ne pas les rendre plus transparentes encore qu’elles ne sont.
C'est aussi dénoncer le sexisme conscient ou inconscient des journalistes hommes. Force est de constater que ces derniers donnent plus souvent la parole à des hommes scientifiques qu’à des femmes alors que les femmes journalistes le font de façon paritaire.
Le chemin de la représentation des femmes, dans les médias quels qu’ils soient, est encore long. En effet, dans un article, Libération nous apprend que ce sont les magazines scientifiques qui invitent le moins les femmes scientifiques, les savantes comme on pouvait le dire au XVIIIe siècle, à s’exprimer dans leurs colonnes.
Les stéréotypes continuent à peser fortement dans le choix hommes ou femmes. The conversation rappelle que paradoxalement, "ces stéréotypes apparaissent nettement plus forts dans les pays développés et égalitaires!". Comme quoi, nous n’avons toujours pas de leçon à donner.
Le sujet est tellement un fait de société, que l’ONU a créé une journée commémorative. Chaque 11 février une Journée internationale des "femmes et des filles de science" tente de dénoncer la situation en analysant cette autre forme de violence et d’y trouver des solutions. Comprendre par exemple pourquoi sur des centaines de nobélisés, il n’y a eu que 17 femmes qui ont reçu un prix Nobel scientifique!
Le 31 décembre dernier sonnait le glas de la présence des Anglais au sein de l'Union européenne. Ceux qui avaient fait des pieds et des mains pour y entrer et qui ont dû patienter jusqu'en 1973 pour y parvenir, ont choisi d'en sortir 46 ans plus...