« Lutter contre le syndrome de l’imposteur
Le syndrome de l’imposteur concerne hommes et femmes, pourtant, ces dernières seraient plus enclines à être touchées, puisque ce syndrome se bâtit en partie sur un manque de confiance en soi. Il consiste à ne pas croire en sa légitimité professionnelle. Si vous vous êtes déjà dit : « Je ne mérite pas cette augmentation », « Les autres me surestiment », « Je ne devrais pas être à ce poste », « Je dois tout à mon chef uniquement », alors vous êtes concernée. Ceux qui se pensent imposteurs sont persuadés qu’ils doivent leur avancée à la chance, au hasard, à un malentendu ou aux autres, mais surtout pas à leurs compétences.
Les conséquences de ce syndrome nuisent au travail de l’intéressée puisque celle-ci aura une sévère propension à minimiser ses accomplissements, à ne pas savoir accepter les compliments et à développer de l’anxiété. Sitôt qu’elle se pense imposteur, elle craint d’être découverte. Pour éviter d’être compromise, elle ne demande ni avis, ni aide, ni conseils, créant sa propre situation d’isolement. Ce stress peut la mener à mettre en place deux stratégies radicalement opposées : travailler de façon acharnée (« Mes compétences et un temps de travail normal ne suffiront pas »), ou repousser le travail et moins en faire (« J’évite la confrontation, de toutes façons, je ne suis pas capable »). Pour donner le change, elle peut aussi aller loin dans la caricature, celle de la « faible » ou de la « trop puissante ». Un équilibre est donc à retrouver.
Si vous ne vous valorisez pas à l’intérieur, il n’y a aucune raison pour que vous réussissiez à le faire à l’extérieur. La graine se plante avant tout en soi. Heureusement, il existe plusieurs moyens pour faire taire cette voix négative à l’intérieur de vous.
Enquêtez sur vos certitudes :
Vos croyances limitantes doivent être mises à l’épreuve. Vous vous trouvez nulle ? Exigez des preuves factuelles. Ici encore, l’objectivité sera votre alliée. Vous doutez de votre légitimité ? passez en revue les formations, diplômes, réalisations que vous détenez : ne sont-ils pas autant d’arguments valables pour un recruteur ?
Exercice : Parlez-vous de vous comme d’un ami ?
Nous sommes souvent bien plus indulgents avec les autres qu’avec nous-même. Aussi, imaginez qu’un ami ait votre parcours et occupe votre poste. Réfléchissez à la façon dont vous le présenteriez à des inconnus ou à la manière dont vous le conseilleriez. Appliquez cette bienveillance en repassant au « je ».
Vouloir se prouver tout d’un coup l’inverse de ce que l’on croit depuis longtemps est, en général, très improductif : c’est un peu comme s’être toujours sentie incapable de gravir une montage puis croire qu’on peut atteindre le sommet en un jour. Si vous vous sentez incompétence, essayez de vous persuader que vous êtres « géniale » est vain. Vous devez procéder étape par étape.
Référez-vous à d’autres personnes
Nous ne construisons pas seules notre estime de nous-mêmes : le regard des autres agit comme un gage de reconnaissance. Si vous avez du mal à croire en votre légitimité, d’autres y ont cru pour vous. Faites-leur donc confiance et donnez autant de crédibilité à leurs compliments qu’à leurs critiques.
Désignez les personnes dont vous valorisez l’avis et interrogez-les simplement sur votre travail : « En ce moment, je me pose des questions sur mon travail. J’ai confiance en ton jugement, aussi, peux-tu me dire honnêtement si tu penses que je devrais faire les choses autrement ? »
Cette dernière recommandation, qui consiste à aller chercher du feedback auprès de personnes de confiance, vous sera toujours utile, que vous souffriez du syndrome de l’imposteur, ou pas ! Nous avons parfois une vision déformée de notre performance, de notre mode d’interaction ou de notre fonctionnement sous stress : allez chercher le regard de personnes dont vous appréciez la qualité de jugement !