Le journal du député, distribué dans les foyers de la 4e circonscription, est tombé dans les mains d'un passionné. Et d'un bricoleur. Celui-ci nous a adressé, par la Poste un exemplaire de ce journal (notre photo) dont la première page a été modifiée et annotée avec collage à la clé. L'imagination créatrice de notre correspondant évidemment anonyme — le courage de se faire connaître est pourtant une vertu — le conduit à me faire poser cette question à François Loncle : « Que pensez-vous des résultats du canton sud ? » Le député me répond : « Booof ! » et mon correspondant de conclure : propos à méditer par Jean-Charles Houel » (docteur en géométrie variable). »
Je n'ai évidemment rien contre la géométrie. Ni contre ce correspondant qui n'est apparemment pas l'un de mes amis mais que je remercie de cette attention. Platon n'avait-il pas fait inscrire sur le fronton de l'académie à Athènes : « que nul n'entre ici s'il n'est géomètre » ? La géométrie variable, qu'est-ce au juste ? Ne serait-ce point cette géométrie du vide en vigueur chez les radicaux de gauche qui fait écrire à Patrick Jarreau dans « Le monde » daté du 12 juillet : « Le PRG, formation dont le programme et sans doute l'existence échappent à la quasi-totalité des électeurs ». Le PRG ? une étoile variable, qui échappe à la vue et à la compréhension de l'espace politique puisque la géométrie est « la science de toutes les espèces d'espaces. »
Je veux ajouter que jamais je n'ai été membre du PRG. Que personne n'en doute ! Je suis un invariant vis-à-vis du PRG. Avant d'adhérer au Parti socialiste, le seul groupe auquel j'ai appartenu puisque j'en ai été un des cofondateurs, est le Comité d'action de Gauche. J'en revendique, encore aujourd'hui, la totalité des propositions et des projets. Si Ernest Martin a été l'inspirateur, la cheville-ouvrière et le bâtisseur du CAG, son fils Franck en est devenu le fossoyeur : imaginer que l'on puisse installer des caméras contrôlées par les polices pour surveiller la population, n'est conforme ni à l'esprit, ni à la lettre, ni aux espoirs qui animaient les militants du CAG. Imagine-t-on Ernest Martin envisager (seulement envisager) l'installation de caméras pour fouiller les vies ? J'ai cette phrase de lui en mémoire : « Bien souvent certains jeunes ados n'ont de choix qu'entre la délinquance et la névrose. » Soigner l'une ou l'autre passe par la relation humaine. Point barre.
Revenons au canton sud et à mon correspondant anonyme. Le premier responsable de la défaite de Franck Martin, c'est…Franck Martin lui-même. Son arrogance, son refus de toute négociation avec Christian Renoncourt répété pendant des semaines, sa campagne construite sur des rêves irréalisables (le réveil des naïfs va être douloureux) sa liste radicalo-centriste-valoisienne et, surtout, son absence de travail de conseiller général dans les communes du canton justifiaient le maintien de notre liste municipale, d'une part, et ma candidature cantonale au second tour, d'autre part. Franck Martin a joué la suffisance et le mépris : il a perdu car les électeurs l'ont voulu ainsi. Ils avaient le choix entre trois candidats et trois programmes. Mais L'ex-conseiller général a intenté un procès et puisque procès il y aura, attendons le verdict des juges.