Alors qu’une réunion est prévue ce jour à Yaoundé pour statuer sur la procédure d’introduction d’un vaccin sur le sol camerounais, des inquiétudes demeurent sur la disponibilité des doses approuvées par l’Organisation mondiale de la Santé (Oms).
Le Centre de coordination des opérations des urgences de la santé publique (Ccousp) de Yaoundé abrite ce jour, la réunion de travail du Comité national de coordination des préparatifs à l’introduction du vaccin Covid-19 au Cameroun. Sont conviés à ce conclave présidé par Manaouda Malachie, des membres de la Task force nationale de communication et de mobilisation sociale pour la santé. A en croire le ministre de la Santé publique qui a signé le 22 janvier dernier un messageporté annonçant ces assises, il sera question d’évaluer l’état des préparatifs et fixer les modalités en vue de l’introduction dudit vaccin sur le sol camerounais. Cette sortie du Minsante intervient au moment où notre pays connaît une résurgence du Coronavirus. D’ailleurs, les derniers chiffres sur le sujet sont suffisamment révélateurs de la situation.
Malachie Manaouda renseigne qu’en une semaine, le pays a enregistré 1607 nouveaux cas de Coronavirus. C’est le total le plus élevé depuis plusieurs mois. Sur la même période, 7personnes sont décédées des suites de cette pandémie, informe le Minsante. C’est également le nombre de décès le plus élevé sur une aussi courte période depuis un moment. «Aussi, est-il urgent de reprendre conscience et de respecter les mesures barrières», exhorte le ministre de la Santé. Ces données préoccupantes tombent alors que le Cameroun accueille en ce moment la sixième édition du Championnat d’Afrique des nations (Chan). Certains observateurs n’hésitent pas à faire une corrélation entre la remontée des contaminations et la tenue de cette compétition qui suscite une importante mobilisation populaire. Les différentes délégations qui foulent le sol camerounais en sont une parfaite illustration. N’y a-t-il pas lieu de craindre un réveil brutal de la maladie après ce tournoi ? Questions à deux sous. Le gouvernement au banc des accusés Dans la foulée, c’est le Mouvement pour la renaissance du Cameroun qui en rajoute au scepticisme de certains observateurs.
Dans un communiqué publié hier mardi 26 janvier 2021, le secrétaire national à la santé et à la protection sociale du Mrc, Apollinaire Legrand Oko, exprime les inquiétudes de sa formation politique au sujet des «graves manquements d’ordre politique, programmatique et éthique observés dans la gestion de la première vague épidémique du Covid-19». Pour lui, dès l’apparition du virus au Cameroun, l’on a assisté à une sorte de saupoudrage dans le respect des mesures barrières édictées par le gouvernement, avec le non-respect de fermeture partielle des «bars et boîtes de nuit», non sans déplorer la baisse des salaires des médecins. Le Mrc pense que cette riposte aurait été plus efficace si le gouvernement s’était montré coopératif avec d’autres entités soucieuses de lutter contre la pandémie. Il dénonce l’«hostilité d’une rare violence vis-à-vis des dons de l’initiative citoyenne Survie-Cameroun-Survival-Initiative (Scsi). Alors que le Cameroun manquait de tests pour mettre en œuvre sa stratégie de recherche active et précoce des cas, des tests offerts gratuitement par Scsi au ministère de la Santé ont été refusés pour des raisons restées obscures, et dans tous les cas, non justifiables».
Parlant de ce vaccin que le Cameroun attend, il y’a cette incertitude qui plane quant à la disponibilité des doses (suffisantes) approuvées par l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Près de 900 millions de doses ont été obtenues jusqu’à présent grâce à diverses initiatives, ce qui est suffisant pour vacciner environ 30 % des 1,3 milliard de personnes du continent cette année. La thésaurisation par les pays riches, le manque de financement, les réglementations et les exigences en matière de chaîne du froid ont ralenti le processus de déploiement des vaccins.L’option du gouvernement camerounais quoique salutaire, ne rassurent pas quant à son opérationnalité.
Le casse-tête de la disponibilité des vaccins
Début décembre 2020, Moussa FakiMahamat, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), réclamait d’ailleurs que l’Afrique figure parmi les premiers bénéficiaires des vaccins. « Il ne faut pas que ceux qui ont les moyens monopolisent les vaccins. Il faut que l’Afrique soit également comprise parmi ceux qui vont bénéficier dès les premiers instants de ces vaccins », soulignait-il. « Il faut d’abord que des moyens soient disponibles pour acheter ces vaccins car ils ne sont pas gratuits. » Pour le continent africain, le premier défi est avant tout financier. Sur les 47 pays de la région Afrique de l’Oms, « seulement près du quart disposent de plans adéquats pour les ressources et le financement », regrettait début décembre l’agence onusienne qui espère vacciner « 3 % des Africains d’ici mars 2021 et 20 % d’ici la fin de l’année prochaine ».
Se procurer le vaccin n’est pas le seul défi auquel font face les pays d’Afrique. Les vaccins actuellement inoculés en Europe ou aux États-Unis, ceux de Pfizer/BioNTech et de moderna, utilisent la technologie novatrice reposant sur l’ARN messager et nécessite un stockage à très basse température : -70 degrés pour le premier, -20 pour le second. Ce qui représente un véritable casse-tête logistique pour le distribuer, encore plus dans des régions isolées ou sous des chaleurs tropicales.
Le salut qui vient de Kleda ?
Face à cet embrouillamini, n’est-il pas temps de recourir à l’option Kleda ? Depuis quelques mois, cet archevêque qui pratique la phytothérapie depuis une trentaine d’années propose un remède à bases de plantes médicinales issues des savanes africaines. Les principaux éléments sont le Trichiliaemetica, une plante des savanes du Nord du Cameroun, complétée par une variété d’aloevera. Au cours de son point de presse du 10 septembre 2020, le prélat a avancé des chiffres sur le nombre de patients qui ont bénéficié de ses soins. « De mars à août 2020, 9 071 patients ont bénéficié du protocole aussi bien au Cameroun qu’à l’extérieur, notamment les États-Unis, la France, la Belgique, l’Allemagne, l’Italie, la Zambie, le Gabon », a-t-il précisé.Depuis qu’il propose des soins de phytothérapie contre le coronavirus, Mgr Kleda a été plébiscité par ses compatriotes. Il a été reçu, le 25 juin 2020, par les députés au cours d’une séance plénière spéciale sur la médecine traditionnelle et son apport dans la lutte contre le coronavirus.
Un mois auparavant, le 25 mai, il avait été reçu par le premier ministre Joseph Dion Ngute qui lui avait exprimé le soutien du président de la République du Cameroun, Paul Biya. L’entretien, qui avait eu lieu à huis clos au siège de la Primature à Yaoundé, avait porté entre autres sujets, sur les modalités d’accompagnement de l’action de Mgr Samuel Kleda contre le Covid-19. Et puis rien !