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Journal d’un futur rentier (79)

Publié le 27 janvier 2021 par Chroom

C'est drôle comme on oublie vite la Rat Race. Quand on est dedans, on ne la voit plus parce qu'elle imprègne toutes les couches de notre être. On se lève, on travaille, on consomme et on recommence. Elle est partout, autour de nous et au plus profond de nous. Elle est notre essence même. C'est seulement lors de brefs instants d'éveil qu'on parvient à saisir le côté vicieux de cette course que nous menons.

Quand on parvient enfin à s'en sortir, après des années de lutte, on la zappe très vite également. On change de paradigme. Il y a un avant et un après. Notre vie se retrouve modifiée de fond en comble. La course effrénée que nous menions nous semble bien infantile, pour ne pas dire stupide. C'est seulement lorsque nous sommes confrontés à des situations ou des gens qui nous rappellent notre existence précédente que nous en prenons conscience.

Ce matin par exemple, je me suis fait réveiller à 7h00 par un voisin qui était en train de dégager la neige de sa voiture. Cela m'a fait sourire intérieurement en me rappelant l'article prémonitoire "Journée d'un rentier". Neuf ans plus tard, j'y suis arrivé. Incroyable. Je suis sorti de ce cirque. Certes, pas totalement. Je fais encore acte de présence une vingtaine d'heures par semaine au travail et même un peu plus par temps de virus chinois. Mais dans ma tête je ne suis déjà plus là. J'ai déconnecté.

La semaine dernière par exemple, j'étais en "visio" (je déteste le terme et encore plus le concept). Derrière mon écran, mon visage me représentait, tandis que tout le reste de mon être, physique, psychique, spirituel attendait de pouvoir cliquer sur le bouton "Quitter la réunion". J'ai remarqué que c'était encore plus facile de jouer la comédie lorsqu'on pouvait juger en temps réel de notre performance grâce à la caméra. C'est sans doute le seul bon côté du virus. On pourrait aussi ajouter le masque qui nous permet aussi de nous "cacher" lors des séances en "présentiel" (je déteste tout autant le terme et là aussi le concept).

Autant les séances "classiques" sont chiantes, autant les "visios" sont mortelles. Les échanges sont difficiles et peu conviviaux. La prise de parole se concentre très souvent sur un nombre très restreint de personnes. Parfois même une seule. En étant hors du contexte du travail, les sujets de discussions paraissent encore plus dénués de sens. Je suis toujours effaré par l'intérêt et l'engagement de certaines personnes lors de ces évènements. On dirait que leur vie en dépend. D'un côté c'est peut-être cela (ce qui va dans le sens du premier paragraphe).

Ces petits évènements me rappellent au bon souvenir de la Rat Race et je m'en amuse aujourd'hui. Désormais je prends mon pied avec ma petite activité accessoire indépendante qui prend lentement mais sûrement son envol. Les trois termes sont primordiaux : activité parce que je n'ai pas l'impression de travailler (bien au contraire, je m'amuse), accessoire parce que je veux la limiter à une dizaine d'heures par semaine et indépendante, parce que je suis mon seul patron.

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