Oumarou Daouda alias Bamanga, un voleur de motos dans la ville de Garoua, a échappé à la vindicte populaire le 16 janvier dernier. Aperçu en pleine circulation dans la ville de Garoua, une chasse à l’homme a été lancée à sa suite par une foule en furie.
La traque qui a duré plusieurs dizaines de minutes a suscité une forte mobilisation des moto-taximen. Connaissant la mentalité et la détermination de ces derniers en pareilles circonstances, Oumarou Daouda alias Bamanga s’est retranché dans un commissariat de police et a supplié les occupants des lieux de lui venir en aide. «Il a quasiment défoncé l’entrée de nos locaux en y accédant. Il nous a suppliés de le protéger contre la foule qui le poursuivait. Nous avons dû agir promptement car ses poursuivants étaient déterminés à lui faire la peau. Nous nous sommes tous mobilisés autour de lui pour le mettre en sécurité en formant une barrière entre lui et ses bourreaux. Il faut reconnaitre qu’il ne nous a pas été facile de contenir toute la foule qui était à ses trousses en faisant valoir le langage de la raison. Il a fallu que notre chef les rassure de ce qu’une enquête sera ouverte et que le droit sera dit. Les procédures d’ouverture d’enquête ont été instantanément lancées par l’audition d’une de ses victimes et le mis en cause. Il faut avouer que ce jeune a eu beaucoup de chance car s’il tombait entre les mains de cette foule, il ne serait pas en vie aujourd’hui. Elle l’aurait brûlé vif comme elle en a l’habitude», confie un policier en service au commissariat de police de Garoua premier.
En effet, les déboires d’Oumarou Daouda remontent au 04 janvier dernier. Il s’est somptueusement habillé ce jour et a emprunté une mototaxi pour l’hôtel des finances de Garoua. Arrivé sur les lieux, il fonce à l’intérieur du bâtiment principal en ordonnant au conducteur de la moto de l’attendre à l’entrée. Au bout de quelques minutes, il ressort ayant son téléphone collé à l’oreille. Il feint s’adresser à un haut gradé de l’armée. Il ordonne au moto-taximan de le conduire au commissariat central. Arrivé au commissariat, il s’entretient avec un homme qui lui demande de lui apporter la carte nationale d’identité de sa mère. Du commissariat il se fait conduire à Bibémiré un quartier de la ville de Garoua où il présente une concession au mototaximan comme la sienne. Celle-ci étant vide, il demande au moto taximan de lui donner la moto pour qu’il aille chercher sa mère. Il prend la moto et fond dans la nature. Après plusieurs heures d’attente, le moto-taximan se rend compte qu’il a été victime d’un vol. «Il doit payer pour le mal qu’il m’a fait. Il m’a fait faire ses courses toute la journée et me dérobe la moto.
C’est un crime. Comme il est actuellement entre les mains des hommes de loi, je crois que justice sera faite et je rentrerai dans mes droits», déclare Samuel Sanda, la victime du 04 janvier 2021. Depuis son arrestation et sa garde à vue au commissariat du premier arrondissement, d’autres victimes de ce dernier sortent de l’anonymat et se prononcent. «C’est quasiment la même ruse qu’il a usée à mon égard pour voler ma moto aussi. Il m’a amené à lui faire ses courses et m’a également conduit dans une concession qu’il me présente comme étant la maison familiale. Il a ôté son haut et par un jeu de passe-passe sans que je n’y comprenne rien, se présente à moi avec une bouteille d’eau en main comme ç’a été le cas de toutes ses victimes. Il m’a remis la bouteille d’eau et m’a demandé de l’attendre. Il a pris la moto et est parti. Cela fait exactement cinq jours, c’est-à-dire que c’est le 11 janvier dernier qu’il m’a dérobé ma moto», déclare Doudaï, une autre victime de ce dernier. Face aux incriminations, Oumarou Daouda passe aux aveux complets. «Il a reconnu tous les faits et cela est consigné dans les procès-verbaux d’audition», précise Samuel Sanda. Il a été déféré au parquet le 18 janvier dernier.